The Outrun

Ce film tour à tour émouvant, poignant et lumineux est l'histoire d'une renaissance après que tout ait été perdu, gâché ou brisé. On découvre le parcours de l'héroïne tout au long du déroulement du film par flashbacks successifs. Cette histoire apparemment simple est magnifiquement filmée et se révèle passionnante.

On se prend d'affection pour cette jeune femme qui essaie de reconstruire sa vie et de ces paysages superbement filmés.

Oeuvre contemplative, elliptique, poétique, parfois sauvage comme l'île où l'héroïne a grandi. C'est une expérience des sens, un film qui ne se laisse pas intellectualiser. Le sujet va au delà de l'alcoolisme ou les excès. C'est la transposition du journal intime de la scénariste. La biologie marine apparaît sous toutes ses formes (documentaire, fiction, photo en noir et blanc et même animation). Saoirse Ronan est extraordinaire en jeune femme pleine de vie. On y retrouve la trop rare Saskia Reeves, actrice britannique qui m'avait épaté dans "Close my eyes" (1991). A voir absolument.

Un film dramatique sur les méandres dans lesquelles se débat une jeune femme pour échapper a son addiction à l'alcool... un film noir que peinent a sauver de magnifiques plans sur la nature écossaise

Encore un film qui donne l'impression d'un scénario écrit à la truelle, avec la volonté (ou pas ?) de charger l'héroïne un maximum pour mieux lui offrir un parcours balisé de rédemption. Soit Rona, presque trente ans, qui a un sérieux problème avec l'alcool dont sa consommation excessive la plonge dans des crises de paranoïa où elle s'en prend notamment à son compagnon. Comme si cela ne suffisait pas, la réalisatrice a cru bon de doter Rona de parents problématiques (un père dépressif et une mère qui s'est tournée vers Dieu).
En deux heures, on a le temps (long) d'assister aux excès répétés de la jeune femme avant son exil dans une île perdue au nord de l'Ecosse qui transforme The Outrun en manifeste écologique. La construction de l'ensemble est inutilement alambiquée avec des flashbacks incessants, un montage très découpé qui donne le sentiment d'un immense puzzle qu'on peine à assembler alors qu'on n'en saisit guère l'opportunité. Au final, une impression de déjà-vu sans que The Outrun, hormis le dépaysement presque touristique qu'il nous offre, se singularise par l'originalité de son point de vue.