Tonnerre sous les tropiques

Tugg Speedman, Jeff Portnoy et Kirk Lazarus sont trois acteurs choisis pour tourner « le plus grand film de guerre de tous les temps » en Asie du Sud-Est. Tugg est une star d’action has been dont les trois derniers films se sont révélés de véritables navets : il est donc prêt à tout pour se refaire une notoriété. Jeff a été la vedette d’une série télévisée ringarde et vulgaire dans laquelle il tenait tous les rôles d’une famille obèse dont la spécialité était le pet intensif: il rêve de changer de registre. Quant à Kirk, acteur « méthode », il a choisi de changer de couleur de peau pour incarner un soldat noir plus vrai que nature et il empile les clichés. À ces trois zozos s’ajoute Chino, superstar pop obsédé par Al Pacino, et Kevin Sandusky, un petit jeune, super fier de faire partie du projet. Mais le tournage dégénère. Le réalisateur a alors la fabuleuse idée de lâcher la troupe au cœur du triangle d’Or, pour une expérience inédite de cinéma-vérité…

Le début du film fait penser à celui de La Party : un personnage qui n’en finit plus de mourir et une explosion déclanchée trop tôt qui va provoquer les foudres du producteur. Celui qui meurt à rallonge c’est Ben Stiller, agitant des moignons mal faits sous le nez d’un faux noir larmoyant (Robert Downey Jr, bluffant). Le producteur, c’est Tom Cruise, affublé de prothèses de mains en latex lui faisant des doigts énormes, boudinés et poilus. Du pur Stiller, professionnel et rigoureux, déjanté et régressif avec des moments d’anthologie comme la tecktonik dansée par Tom Cruise et Stiller dans un rôle à la Rain man, condamné à jouer et rejouer son personnage devant les troupes armées qui l’ont enlevé.