Totò qui vécut deux fois

Présenté sous la forme de trois sketches, ce long métrage s’inspire des épisodes les plus connus de la vie du Christ. Le premier nous présente Paletta, l’idiot du village. Obsédé sexuel, il n’a pas de quoi se payer la nouvelle prostituée du coin. Il vole alors un médaillon dans le tabernacle christique, offrande du chef de la mafia locale… Le deuxième sketch nous présente l’histoire de feu Pitrinu, dont le sentimentalisme a été trahi par l’appât du gain de son bien-aimé Fefe. Le dernier volet raconte l’histoire de Lazare, dissous dans de l’acide sous l’ordre du mafieux Don Totò. Un autre Totò, messie local, ressuscitera un Lazare assoiffé de vengeance, pour une dernière histoire dans laquelle tous les personnages se croisent.

Présenté à la Sélection Officielle du Festival de Berlin en 1998, Totò qui vécut deux fois a été interdit en Italie avant même sa sortie. Après une bataille judiciaire au long de laquelle certains censeurs n’ont pas manquer de manifester une mentalité pour le moins bornée (« Ce film est une attaque contre le sacré, contre l’homme », par exemple), ce long métrage de Cipri et Maresco a fini par avoir gain de cause. Forts de leur expérience, révoltés contre la médiocrité de la production cinématographique italienne, le duo de réalisateurs exprime encore une fois, avec acidité et humour, la cohérence libertaire de leur univers visuel et narratif.