Trois films de Jean-Marie Straub

Le Genou d’Artemide : Endymion converse dans les bois avec un étranger. Il lui parle de sa tentation de toucher le genou de la « bête sauvage », la déesse Artémide, qui seule parvient à lui faire oublier sa solitude et à le faire se sentir vivant. Il devine chaque nuit sa divine présence sur le mont Latmos. Itinéraire de Jean Bricard : Tandis que l’on entend le récit fait par Jean Bricard de sa vie, apparaissent certains lieux, en bord de Loire, qu’il a traversé et où se sont déroulés des épisodes importants de son histoire : son enfance sur l’île de Coton, près d’Ancenis, l’exécution de son père par les Allemands durant le seconde guerre mondiale. Le Streghe, femmes entre elles : Deux déesses parlent des hommes au milieu de la nature. L’idée de devenir mortelle traverse l’esprit de Circée qui aimerait se rapprocher de ces terriens.

Avec Le Genou d’Artémide et Le Streghe (qui signifie « les sorcières ») le cinéaste Jean-Marie Straub prolonge son magnifique travail d’adaptation des Dialogues avec Leùco de l’écrivain italien Cesare Pavese, commencé avec De la nuée à la résistance (1979) et Ces rencontres avec eux (1996). Il signe ces deux films seul (sa compagne et collaboratrice de toujours Danièle Huillet est décédée en 2006) et met en scène des acteurs du théâtre communal de Buti, en Italie, dont la langue rugueuse, charnelle, vit avec une densité rare à l’écran. Itinéraire de Jean Bricard, réalisé par le couple, développe une autre approche, complémentaire, de la parole et de sa mise en relief.