Tue-moi

Malgré son jeune âge, Adèle semble bien décidée à mettre fin à ses jours. Lorsqu’elle découvre qu’un prisonnier évadé a trouvé refuge dans la ferme de ses parents, l’adolescente de quinze ans lui propose un sombre marché : elle soignera ses blessures et l’aidera à s’enfuir, mais à condition que le meurtrier la tue une fois la cavale accomplie. Malheureusement, l’échange de faveurs s’avère moins facile que prévu et les deux protagonistes s’engagent dans un parcours difficile et sinueux… Bientôt, Adèle se verra en effet contrainte d’endurer des privations dont elle n’a pas l’habitude.

De prime abord, l’intrigue de Tue-moi est susceptible de rebuter les plus conservateurs. Mais malgré la difficulté du sujet, Emily Atef réussit à éviter un nombre non négligeable d’écueils. En structurant sa narration à partir de l’évolution du rapport qui se tisse entre les deux personnages, la réalisatrice déjoue les codes du thriller et nous livre un long métrage, où les affects prennent toujours le dessus. Apparaissent ainsi des sentiments paradoxaux de filiation, qui n’iront pas sans surprendre les spectateurs moins avisés. C’est un tout autre sens que la réalisatrice attribue donc à sa course-poursuite : plutôt qu’une affaire de survie, la cavale se présente comme une véritable quête identitaire.