Un barrage contre le Pacifique

L’Indochine, au début des années 30. Joseph et Suzanne vivent avec leur mère, veuve, qui s’est vue délivrée par les autorités coloniales une concession qui ne vaut rien : le terrain, situé dans le Golf de Siam, est sans cesse inondé et s’avère inexploitable. Bien que criblée de dettes, l’ancienne institutrice ne s’avoue pas vaincue : elle ne cesse d’envoyer des lettres de protestation à l’administration (très kafkaïenne) qui l’a conduite à sa perte et décide de construire un barrage pour protéger ses rizières. Un riche homme d’affaire chinois, tombé sous le charme de sa fille, pourrait bien les aider à sortir de cette crise, à condition que Suzanne, encore adolescente, veuille bien jouer le jeu d’une séduction intéressée. Son frère, âgé de vingt ans, observe tout cela d’un œil mi-cynique, mi-jaloux. Sa mère sait qu’il quittera bientôt la maison et qu’elle ne pourra pas se remettre du départ de son fils, son grand amour.

Connu pour ses documentaires, dont le saisissant S21, le cinéaste cambodgien Rithy Panh signe ici une fiction adaptée d’Un Barrage contre le Pacifique, le premier roman très autobiographique de Marguerite Duras. Dans les rôles principaux, on retrouve Isabelle Huppert (récemment vue dans Home d’Ursula Meier), Gaspard Ulliel (Jacquou Le Croquant) et la toute jeune Astrid Berges-Frisbey qui fait ses premiers pas au cinéma.