Un conte d'été polonais

Stefek, 6 ans, partage ses vacances entre de petites habitudes de rêveur et des promenades en compagnie de sa sœur Elka. Jeune, belle et endurcie par la vie, celle-ci se débrouille comme elle peut pour travailler et s’occuper de son petit frère. Un jour, dans la gare, Stefek découvre un homme qu’il croit être son père. Celui-ci a quitté la maison quelques années auparavant. Pour le ramener chez sa mère, il dressera une chancelante architecture de la chance, en mettant tous ses petits rituels au service d’une destinée plus heureuse. Devant l’absence de leur mère et en compagnie de son copain Jerzy, Elka essayera de le dissuader de ses prises de risque sentimentales.

À l’opposé des clichés d’un cinéma polonais sombre et triste, Andrzej Jakimowski nous livre un film sur la possibilité de dépasser les adversités. Vif dans le montage, original avec ce scénario d’une sobriété réjouissante, il convoque le talent de ses acteurs avec une aisance propre à dérouter: le personnage du garçon solitaire, par exemple, est interprété avec une liberté littéralement ravissante. Récompensé par le Label Europa Cinema, le long-métrage décline ainsi des thématiques comme l’espoir, l’attente, sans jamais tomber dans un optimisme acharné, ni dans une naïveté mielleuse. Par sa douceur, par son courage à évoquer des sujets difficiles de manière intelligente et fabuleuse, le long-métrage travaille sur la possibilité même d’être heureux, dans les paysages d’une Pologne postindustrielle. À ne pas rater donc !