Une enfance

Dans une ville de l'est de la France, Jimmy, un adolescent, prend soin de son petit frère, Kevin. Sa mère, qui vient de sortir de prison, les aime mais s'occupe mal d'eux. Elle a un nouveau petit ami, Duke, un beau-parleur, mais ne cherche pas de travail. Un peu délaissés, les enfants trouvent du réconfort auprès de leur grand-mère qui les avait recueillis pendant l'absence de leur mère. C'est l'été et la vieille dame ne peut emmener que Kevin en vacances. Jimmy se retrouve donc seul auprès de parents irresponsables.

Après le mélodramatique Il y a longtemps que je t’aime (2008), Philippe Claudel glisse du thème de l'emprisonnement à celui de l'enfermement, évoqué dans ce long-métrage par le fait que son héros, le jeune Jimmy, doit assumer des responsabilités d’adultes bien qu'enfermé dans sa posture d’enfant. Cette chronique sociale et poétique élimine le raisonnement manichéen en représentant métaphoriquement la vie et les sentiments éprouvés par Jimmy à travers les lieux qu’il explore : l’agressivité visuelle et sonore de l’usine rappelle la difficulté de sa marginalité sociale, la vison apaisante de la nature figure les quelques éléments de stabilité qui le supportent.