Une Estonienne à Paris

Mère de deux enfants, divorcée d’un mari alcoolique, Anne s’occupe de sa mère malade. Celle-ci disparue, elle quitte l'Estonie et accepte un travail d’aide à domicile à Paris auprès de Frida, une ex-compatriote acariâtre, abandonnée de tous, sauf de Stéphane, un ancien amant à qui elle a offert le café qu’il dirige. D’entrée, Frida veut renvoyer Anne que Stéphane convainc de rester. Commence alors un jeu subtil alternant cruauté et apaisements dans lequel, tel le Renard au Petit Prince, Frida invite Anne à l’apprivoiser. Peu à peu, le miracle opère. Cependant qu’Anne découvre le passé de femme “libre” de Frida et réapprend à prendre soin d’elle-même, Frida se recivilise. Stéphane est doublement ravi. Hélas ! un “thé” organisé par Anne pour rapprocher Frida d’anciens amis estoniens vire à la catastrophe. Mais cette fois, Anne refuse les sarcasmes de Frida et fait sa valise…

“Il faut oser être vivant”, confie Ilmar Raag qui, pour son premier long-métrage, nous offre une histoire enchanteresse, tirée de la vie de sa propre mère, sur l’amour, la solitude, la vieillesse, la transmission : la vie. Mais surtout, outre des images amoureuses du Paris rêvé par les étrangers, Ilmar Raag nous rappelle que Mademoiselle Jeanne Moreau reste pour toujours une Grande Dame. Prix du jury œcuménique au Festival de Locarno (2012) et de la meilleure interprétation féminine (Saint-Jean-de-Luz-2012).