Une histoire de fou

À Berlin en 1921, Soghomon Tehlirian tue Talaat Pacha, principal responsable du génocide arménien. Lors de son procès, il témoigne tant et si bien du premier génocide du XXe siècle que le jury populaire l’acquitte. Des années plus tard, à Marseille, le jeune Aram est un idéaliste qui veut que la Turquie reconnaisse les crimes commis. S'il est soutenu par Anouch, sa mère, Hovannes, son père, veut vivre en paix en France. Aram est impliqué dans un attentat visant l'ambassadeur de Turquie. Le diplomate est tué mais Gilles, un étudiant en médecine qui passait par là, perd l'usage de ses jambes. Alors qu'Anouch est dévastée, Aram part pour le Liban en camp d'entraînement.

Considéré comme le « premier génocide » du monde moderne, le génocide arménien fut perpétré à partir d’avril 1916 par les Jeunes-Turcs, le parti politique nationaliste révolutionnaire ottoman, et fit environ 1 200 000 victimes parmi les Arméniens d’Anatolie et d’Anatolie occidentale. Pour militer en faveur de la reconnaissance de ce massacre et pour donner une universalité à son propos, Robert Guédiguian fait le choix de la fiction : en sus d’évoquer le génocide et ses conséquences, le réalisateur conte le récit, sur plus d’un siècle, d’une famille déracinée et confère ainsi à son long-métrage une dimension universelle tragique.