Une jeunesse amoureuse

“Les amours passent, seuls les lieux restent” conclut avec nostalgie la voix du narrateur. Car c’est bien à une balade sentimentale liant ses amours de jeunesse enfuies à certains quartiers du Paris des années 70 à 80 que nous convie François Caillat. À partir de photos, de musiques et d’images d’époque en 8 ou super 8, de mots tirés de lettres exhumées pour la circonstance, l’auteur de Bienvenue à Bataville (2007) se remémore deux décennies amoureuses depuis son premier baiser en décembre 68 dans la cage d’escalier d’un immeuble du 15e arrondissement jusqu’à la mort tragique du dernier amour évoqué, mais jamais oublié, un jour d’été au début des années 80. Si ce voyage sensuel, intellectuel et souvent exotique (quand il est entre les bras d’étudiantes égyptienne, chilienne, nord-américaine) semble se découper en 5 parties : " le premier amour, l'amour qu'on connait par cœur, le compagnonnage intellectuel, la passion charnelle et l'amour pluriel ”… il cherche surtout à rappeler combien les années 70 furent, " pour les amoureux de tout poil ” notamment, celles de l’enthousiasme, d’un certain sentiment de liberté, de la passion et des excès en tout genre.

" J’ai voulu fabriquer un espace dans lequel le spectateur puisse se glisser ” confie encore le réalisateur pour expliquer le ton volontairement généraliste et distancié qui accompagne le récit de ses souvenirs par ailleurs intimes.