Une seconde femme

Lorsqu’elle est choisie pour partir intégrer une famille d’inconnus à Vienne en épousant le fils de Fatma, Ayse ne peut s’imaginer ce qui l’attend. Du haut de ses 19 ans, cette jeune femme originaire du fin fond de la Turquie ne connaît en effet rien du monde. Une fois arrivée en Autriche, les choses semblent pourtant se dérouler comme prévu... Ou presque : dans son nouveau foyer, toute la fratrie l’attend – ce qui n’est pas du goût de Fatma, qui a pris le soin de bien choisir la nouvelle venue. Car se montrant soucieuse des anciennes traditions, la matriarche a préféré cacher son jeu cette fois-ci, présentant la jeune fille comme l’épouse de son fils Hasan alors qu'elle est amenée à devenir la seconde femme de Mustafa, son propre mari…

Pour son premier long métrage, Umut Dağ dit avoir puisé son inspiration dans sa propre cellule familiale ; il s’attache à décrire, en effet, les secrets de ces femmes qui, selon ses mots, « se sont sacrifiés pour leurs familles et leurs enfants ». L’intrigue d’Une seconde femme est explicite quant aux réflexions que Dağ cherche à susciter : les femmes peuvent elles-mêmes être les garantes des traditions qui les étouffent, allant jusqu’à tenir les affaires familiales avec une main de fer lorsque le besoin se présente. Une vision peu habituelle de l’Islam, avant tout considéré comme une religion patriarcale.