Vipère au poing

Dans les années 1920, M. et Mme Rezeau regagnent, après un long séjour en Indochine, le château familial de la Belle Angerie où, en leur absence, leurs deux fils étaient choyés par leur grand’mère, aujourd’hui décédée. D’emblée, Paule Rezeau manifeste une intransigeance, une hostilité marquée à l’égard des gamins, notamment le plus jeune, Jean. Corvées, châtiments et privations de toutes sortes éveilleront un sentiment de révoltent chez les enfants qui surnommeront leur mère "Folcoche" – contraction de "folle" et "Cochonne". Malgré son jeune âge (dix ans), Jean tiendra tête à la marâtre, l’un et l’autre en arrivant aux pires extrémités. Le père, lui, se dérobe. Jean choisira finalement de quitter La Belle Angerie pour poursuivre ses études au collège.

Rompant avec les comédies et film d’aventures enjoués qui firent sa renommée, Philippe de Broca aborde un registre différent avec cette première transposition à l’écran du sulfureux roman d’Hervé Bazin, publié en 1948. Le jeune Jules Sitruk, déjà remarqué dans Monsieur Batignole, fait une composition étourdissante, aux côtés de Jacques Villeret toujours aussi juste. Tâche délicate pour Catherine Frot d’incarner la monstrueuse "Folcoche" !