Viva Zapata

Au début du siècle, des paysans mexicains de la région du Morelos, dont les terres ont été confisquées, se présentent en délégation au dictateur Porfirio Diaz qui leur fait une réponse paternaliste et dilatoire avant de les renvoyer chez eux. Emiliano Zapata, membre de la délégation, accompagné de quelques fidèles, décide la reconquête des terres par la force. C'est le début d'une guerre civile de dix ans, qui ne cesse pas lorsque Diaz fuit à l'étranger car Madero, son successeur, un modéré, pratique une politique identique : soumission à la loi des grands propriétaires et des militaires. Zapata au sud du Mexique, Pancho Villa au nord mènent la rebellion. A la mort de Madero, c'est Zapata qui est contre son gré porté à la présidence. Le pouvoir corrompt, il s'en aperçoit très vite. Elle corrompt son entourage, et lui-même, insidieusement.

La vie de Zapata vue par Steinbeck et Kazan ne conclut pas au lieu commun que toute révolution se pervertit, mais tente de mener plus loin la réflexion. Certes le pouvoir pervertit ceux qui l'exercent mais "Un peuple fort n'a pas besoin d'hommes forts", dit Zapata : un film d'actualité, en somme.