Welcome in Vienna - partie 1 : Dieu ne croit plus en nous

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938 et la journée qui suivit, la terrible « Nuit de Cristal », vaste pogrom étendu au territoire du troisième Reich, entraîne la déportation de près de trente mille juifs, la mort d'une centaine d'entre eux, ainsi que de nombreux saccages de leurs biens. Ces événements dramatiques poussent Ferry Tobler, un adolescent juif, à quitter l'Autriche. Sa fuite l'entraîne d'abord à Prague où il rencontre un soldat allemand anti-nazi prénommé Gandhi, échappé d'un camp, et la tchèque Alena, qui s'occupe de réfugiés. Avec d'autres immigrants juifs, ils gagnent Paris, où ils sont faits prisonniers par les autorités françaises. Ils parviennent à s'évader et, de Marseille, projettent de s'embarquer pour les États-Unis.

Fresque historique en grande partie inspirée de la vie de son scénariste Georg Stefan Troeller, Welcome in Vienna suit les pérégrinations de rescapés juifs et de résistants fuyant le nazisme. Cette trilogie sur la judaïté autrichienne flirte avec le documentaire, surtout dans ses deux premiers volets où sont utilisés de nombreux stocks shots. S'affiche une filiation évidente avec le cinéma moderne de Rossellini (figure phare du Néo-réalisme) construit sur les ruines de l'après-guerre. Également influencé par l'œuvre d'Alfred Döblin (auteur de Berlin Alexanderplatz), le cinéaste français Axel Corti aborde des enjeux majeurs du XXe siècle et retrace un parcours métaphysique, celui d'un homme nouveau ayant perdu son innocence et voué à la déréliction.