Youssef Salem a du succès

Pour Baya Kasmi, réalisatrice, adopter le ton de la comédie était une évidence : « Je ne voyais pas comment traiter ce sujet autrement que par la comédie, parce que tout dans celui-ci est tragi-comique. Les personnages sont tous ambivalents, contradictoires avec eux-mêmes et avec leur histoire. La France est schizophrénique avec ses arabes qui, eux-mêmes, sont schizophréniques avec la France. (...) Comment aurais-je pu raconter cela sans passer par la comédie ? Les rapports au sein d’une famille sont tout aussi paradoxaux, car c’est la co-existence d’un amour fou et d’une exaspération folle qui produit de la comédie. Les mensonges de Youssef, au fond, ce n’est que cela. Il a peur de tuer son père avec ce livre, mais pour être soi-même ne faut-il pas tuer le père ? »

Baya Kasmi a écrit le personnage de Youssef Salem en pensant à l'acteur Ramzy Bedia : « Après Je suis à vous tout de suite, j’ai eu immédiatement envie de retravailler avec lui. C’est quelqu’un qui a une énergie folle, qui est drôle et lumineux, mais aussi hypersensible, à fleur de peau. Lorsque j’ai eu l’idée de cette histoire, j’avais besoin d’un alter ego pour incarner cet écrivain de l’intime. La logique aurait voulu que je propose ce rôle à une femme, mais Ramzy était une évidence. Je voulais écrire un rôle à la mesure de sa grâce burlesque, de sa profondeur, de son charisme. Ramzy est un grand acteur, toute la comédie tient sur la sincérité de sa partition dans le film. »