Archives nationales

Créées pendant la Révolution française, les Archives nationales conservent les documents des différents régimes politiques qui se sont succédé, du VIIe siècle jusqu’à nos jours, ainsi que des archives privées et les minutes des notaires parisiens. À la pratique du secret d’État, en vigueur sous l’Ancien Régime, a succédé, depuis 1794, la publicité et la communication des archives de l’État.

Les Archives nationales occupent l’îlot encadré par la rue des Francs-Bourgeois, la rue des Archives, celle des Quatre Fils et la rue Vieille du Temple. Le jardin central est entouré de près de sept hôtels particuliers. Parmi eux se trouve l’hôtel de Soubise, qui abrite le musée des Archives nationales, créé en 1867, les Grands Dépôts, construits au XIXe siècle dans le prolongement de l’hôtel de Soubise, mais aussi le magnifique hôtel de Rohan et son célèbre haut-relief Les Chevaux du Soleil (vers 1730-1732), sculpté par Robert le Lorrain au dessus de la porte des écuries, devenues aujourd’hui Minutier central des notaires parisiens.

L’hôtel de Soubise & le musée des Archives nationales

L'hôtel de Soubise, siège des Archives nationales depuis 1808, présente à travers un parcours permanent (anciennement Musée de l'Histoire de France devenu Musée des Archives Nationales) un florilège des plus grands documents de l'histoire de France : serment du jeu de Paume, testament de Louis XIV, constitution de la Vème République... Donnant à comprendre le rôle et les missions des Archives nationales, il est également le lieu d'un riche programme d'expositions temporaires, de concerts, de journées d'études ainsi que d'événements.

Si la construction date à l’origine du XIVe siècle, il ne reste aujourd’hui de ce premier hôtel que la porte fortifiée et les tourelles, que l’on peut admirer depuis la rue des Archives. Les baies en plein cintre qui ouvrent sur le côté nord de la chapelle, ainsi que les murs de l’ancienne salle des gardes, dans laquelle les « ligueurs » du parti catholique se réunissaient pendant les guerres de Religion, datent quant à eux du XVIe siècle. C’est probablement dans cette salle même qu’a été décidé le massacre de la Saint-Barthélemy (1572) et qu’a débuté la journée des Barricades (1588) provoquant la fuite du roi.

En 1700, François de Rohan-Soubise et sa femme, Anne de Rohan-Chabot, rachètent l’édifice. Cinq ans plus tard, en 1705, l’architecte Pierre Alexis Delamair est choisi pour le rénover et construire, dans le même temps, l’hôtel de Rohan, destiné au cinquième des onze enfants de la famille.

En 1732, Hercule Mériadec, fils héritier de François de Soubise, décide de mettre les appartements de l’hôtel de Soubise au goût du jour. C’est Germain Boffrand qui s’occupe du décor intérieur et mobilise les meilleurs artistes de son temps, comme François Boucher, Charles Natoire ou Carle Van Loo. Le style rocaille dans son plus bel exemple domine dans ces appartements que le musée des Archives nationales permet aujourd’hui de visiter.

Les Grands Dépôts

Les Grands Dépôts sont ouverts au public en même temps que le musée des Archives nationales en 1867. Le dépôt Louis-Philippe, nouvelle aile construite dans le prolongement de l’hôtel de Soubise, est achevé en 1848. Vaste nef voûtée d’arêtes et percée de fenêtres en plein cintre qui rythment majestueusement ses travées, elle abrite les registres du Parlement de Paris autrefois conservés à la Sainte-Chapelle. Sur les rayonnages de bois, dans un majestueux décor, sont installés plus de 12 000 volumes sur parchemin.

La construction du dépôt Napoléon III débute dès 1848 et s’achève bien plus tard en 1880. Pour parvenir à optimiser les rangements, les techniques de constructions et matériaux modernes sont utilisés, telle que la fonte de fer, emblème de la révolution industrielle. Ces ferronneries ouvragées des escaliers et des coursives forment le principal décor des Grands dépôts.