The Murder Capital

Punk is not dead, vraiment ? Comme régulièrement, le royaume de Sa Majesté Elizabeth II a enfanté de mauvais garçons prêts à cracher leur haine de la société tout en étant extrêmement bien sapés, paradoxe classique des musiciens anglais.

Des garçons à la mode

Avec le retour du punk, vous pensiez avoir enfin trouvé l’occasion de ressortir votre imper en cuir, vos Dr Martens redesignées au Tipp-ex, et de refaire votre coupe mulet, voire vos pointes fluo ? Et bien ce ne sera pas le cas ! Car The Murder Capital, la nouvelle sensation venue d’Irlande en concert au Café de la danse, à deux pas de l'Opéra Bastille, est un groupe post-punk, qui renouvelle et dépoussière un genre qui avait, malgré la rage, tendance à s’endormir.

Le succès de cette nouvelle génération de « provocateurs » est immédiat. En à peine quelques mois, les cinq garçons dans la tempête ont conquis leur pays, passant du petit studio de Dublin où on bricole aux studios de Londres où on arrange, avant de se lancer dans une triomphale tournée, genre la horde sauvage, mais sans casser les fauteuils. Leur passage en France, à l’automne 2019, a notamment séduit les oreilles des mélomanes adeptes de gros son.

Anarchy in the Café

Sur scène, The Murder Capital est bien comme on l’attend, c’est-à-dire plein d’une énergie sauvage, brute. Les rythmes saccadés et les sonorités lourdes mettent parfaitement en valeur le joyau du groupe, le beau James Mc Govern, destiné à être un nouveau Ian Curtis avec sa voix sombre et envoûtante. Il a d’ailleurs suffi d’une vidéo, More is Less, et d’un single, Feeling Fades, pour que toute la critique soit convaincue. L’album défendu sur scène, When I Have Fears, devrait achever de convaincre un public déjà fan.

Alors, punk ou pas punk, The Murder Capital ? Avec leurs moues boudeuses et leurs looks travaillés jusqu’aux cheveux, le groupe n’est finalement pas si loin des canons de la brit-pop. Pour mieux la dynamiter de l’intérieur ? James Mc Govern et ses acolytes finiront-ils par se séparer en s’insultant sur les réseaux sociaux, comme on l’attend de vrais rebelles, ou serviront-ils de logo pour vendre des t-shirts ? L’avenir le dira…