Église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle

Construite entre 1823 et 1830, l'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle se situe à proximité du boulevard auquel elle a donné son nom. Si l'église actuelle date du XIXe siècle, elle a été construite sur les vestiges de deux anciens édifices. Son histoire est intimement liée à l'Histoire de France : initialement petite et excentrée, elle est devenue une paroisse royale sous l'influence d’Anne d’Autriche, elle est le lieu où Louis XVI a souhaité faire sa dernière prière et détient l’unique reliquaire existant de la Bienheureuse Isabelle de France.

Commencée en 1551, la première église se situe sur une colline en dehors de Paris, au-delà des remparts érigés par Philippe Auguste. De taille très modeste, elle est baptisée « Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle » le 23 décembre 1563 par l'évêque de Luçon. La colline est rasée en 1591 et l'église avec, lorsque Paris veut se défendre contre Henri IV, le roi protestant. Malgré sa conversion, la colline n'est pas repeuplée tout de suite : on encourage les commerçants et artisans à s'y installer en les exemptant de taxes.

Les travaux de la deuxième église débutent en 1624. Anne d'Autriche s'y intéresse et souhaite la faire agrandir : elle pose la première pierre du chœur en 1628. Cette pierre a été retrouvée en 1845 dans le débarras de l'église et se trouve désormais à l'entrée de la sacristie.

Durant la Révolution, le mobilier de l'église est dispersé et ses cloches sont fondues. Le lieu devient successivement un temple de la Raison, une salle de réunions politiques et une salle de spectacle. Racheté par des particuliers en 1797 puis par la ville de Paris en 1803, le bâtiment a souffert d'être restée dix ans sans entretient ni réparation. L'église est démolie - on ne conserve que le clocher - et reconstruite dans un style néo-classique et selon un plan basilical, sans transept ni déambulatoire.

L'église abrite de nombreux tableaux d'écoles françaises et italiennes du XVIIe siècle, ainsi que L'Annonciation de Giovanni Lanfranco, une toile redécouverte en 1970 (cachée derrière un orgue et un buffet encombrant) à l'occasion de travaux de rénovation.