Église Saint-Gervais

Bâtie sur les fondations du premier lieu de ̩culte connu de la rive droite à Paris (dans l'actuel 4e arrondissement), une basilique fondée entre 387 et 576 à côté d’un cimetière gallo-romain sur le monceau Saint-Gervais, butte non inondable dans un territoire marécageux. La construction de l'église actuelle, commencée en 1494, a duré environ 150 ans : elle a certainement été interrompue par les guerres de religion. Des dates laissées par les artisans en rappellent la progression. Si l'architecture de l'église Saint-Gervais est d'aspect globalement gothique, la façade est en revanche inspirée par le classicisme français.

Réalisée entre 1616 et 1620 par l'architecte Claude Métezeau et le maître-maçon Claude Monnart, la façade se compose d’un corps central à trois niveaux et de deux ailes à deux niveaux seulement : le rez-de-chaussée est orné de colonnes doubles et cannelées. Le premier étage qui reprend le même agencement est orné de niches abritant les statues de saint Gervais et saint Protais. Le dernier étage est formé d’un grand fronton curviligne en partie évidé, contrebuté par des ailerons. Les deux ailes sont couronnées de la statue de saint Matthieu et saint Jean l'Évangéliste. Le clocher de l'église est un des points hauts du centre du Paris.

L'église abrite une grande variété de vitraux réalisés depuis la Renaissance, ainsi que des tableaux et des statues. Elle a la particularité de posséder la maquette en bois du projet de sa façade. C'est une pièce exceptionnelle (car c'est l'unique maquette d'un projet d'architecture du XVIIe siècle conservé aujourd'hui). Datée de 1615, elle est l’œuvre de l'architecte Salomon de Brosse, et exécutée par le menuisier Antoine de Hancy.

Le 29 mars 1918, durant la Première Guerre mondiale, un obus allemand tombe sur l'église, tuant 92 personnes et en blessant 68 autres. Quelques traces de cet événement subsistent sur le pilier à l'angle ouest de la nef et du transept sud. L'église est restaurée une première fois sous la maîtrise d'œuvre de l'architecte Victor Baltard entre 1827 et 1844, puis une nouvelle fois entre 1863 et 1869, avec notamment la réfection des chapelles (décor) et des vitraux. Des travaux sont encore entrepris en 1957 et plus récemment vers 2000, en 2013 et en 2022 (clocher et transept nord).

Depuis 1975, les offices sont célébrés par les Fraternités monastiques de Jérusalem, qui rassemblent des moines et des moniales qui vivent l'esprit de la solitude monastique au cœur des grandes villes.