Église Saint-Jacques-du-Haut-Pas

Le terrain sur lequel est bâtie l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas appartient depuis 1180 à des Frères Hospitaliers originaires d'Altopascio près de Lucques en Italie. L'origine du nom de l'église « du-Haut-Pas » provient du nom du village d'Altopascio. Malgré la suppression de leur ordre par le pape Pie II en 1459, certains frères décident de rester sur place. Il n'y a alors alentour que des champs et des prairies et quelques maisons basses de paysans, ainsi que des établissements religieux.

Catherine de Médicis décide en 1572 d'installer sur place les bénédictins expulsés de leur abbaye Saint-Magloire (située à l'emplacement du 82, rue Saint-Denis). Une petite église est construite en 1584 pour servir aux fidèles du quartier qui, jusqu'à présent, utilisaient la chapelle des bénédictins. Cette église devient rapidement trop petite, et en 1630, Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, décide de faire exécuter d'importants travaux : le mur du fond de l'église est démoli, son orientation est inversée et l'entrée se fait dorénavant par la rue Saint-Jacques, ce qui en fait l'une des rares églises parisiennes dont le chœur est orienté à l'ouest.

Les travaux sont très lents par manque d'argent, dû à la pauvreté des paroissiens. La voûte de style gothique initialement prévue ne sera pas réalisée. Les maîtres carriers offriront gracieusement le pavé du chœur, et les ouvriers des différents corps de métier viennent travailler un jour par semaine sans solde. C'est à l'architecte Daniel Gittard, qui a entre autres déjà construit le chœur de l'église Saint-Sulpice, qu'on demande les plans de la façade. Mais celle-ci ne sera pas exécutée selon ses plans : des deux tours qu'il avait prévues, une seule sera finalement construite, mais de hauteur double par rapport aux plans initiaux. Le 6 mai 1685, les travaux principaux sont terminés. La chapelle de la Vierge n'est construite que quelques années plus tard suivant les plans de l'architecte Libéral Bruant, à qui l'on doit notamment l'Hôtel des Invalides.

Au XIXe siècle, le bâtiment sobre et peu décoré sous l'influence janséniste est considérablement embelli : buffet d'orgue, chaire, vitraux et tableaux viennent enrichir les lieux.