Église Saint-Nicolas-des-Champs

À l’origine simple chapelle dépendant de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs (aujourd’hui, Musée des Arts et Métiers), l'actuelle église Saint-Nicolas-des-Champs a été érigée à l'emplacement de plusieurs édifices religieux, dont le premier date du XIe siècle. Le saint patron affecté à cette paroisse est saint Nicolas, alors très populaire, qui compte un grand nombre de léproseries et d'hôpitaux placés sous sa protection.

Au XIIIe siècle, l'église est toujours « extra-muros », c'est-à-dire au-delà de l'enceinte de Philippe Auguste (édifiée de 1190 à 1209). De son bâtiment d'alors subsiste, dans les combles des bas-côtés sud d'aujourd'hui, un mur orné d'un débris de corniche et d'une série de crochets sculptés. Le cimetière de la paroisse étant devenu insuffisant en raison de l'accroissement de la population, un nouveau cimetière est créé, quelques rues plus loin, en 1221-1231.

C'est au XVe siècle qu'est construit l'édifice actuel : une nef de sept travées, avec un bas-côté et une rangée de chapelles. Celui-ci est agrandi, consolidé et agrémenté d'œuvres d'art (vitraux, tapisserie) tout au long du siècle suivant. Avec la Révolution, l'église ferme ses portes et devient « Temple de l’hymen et de la fidélité ». Elle est rendue au culte au culte catholique en 1802 et restaurée.

L'église abrite de nombreuses œuvres d'art, dont plus de 70 sont classées Monuments historiques. On y trouve notamment un monumental maître-autel du XVIIe siècle qui a la particularité d'être l'un des seuls à avoir survécu à la Révolution. Son retable s'élève à plus de onze mètres de hauteur, sur toute la largeur du chœur. Il est signé par Simon Vouet (1590-1649) et daté de 1629 sur une marche au-dessous du sarcophage. Il représente l'Assomption de la Vierge et est complété par quatre anges en stuc sculptés par Jacques Sarrazin. La chapelle n°23 abrite La Vierge de la famille de Vic de Frans II Pourbus. Cette toile a la particularité de représenter le roi de France Robert II paré des célèbres regalia, dont la couronne de Saint Louis, aujourd'hui disparue, ou encore l'épée Joyeuse (exposée au Musée du Louvre).