Église Saint-Séverin

En plein Quartier Latin, l'église Saint-Séverin se dresse à proximité de la Seine sur les ruines d'anciens édifices religieux. Au VIe siècle, l'ermite Séverin de Paris a l'habitude de prier dans un petit oratoire rudimentaire. On érige une chapelle au même endroit à la mort de l'ermite, qui donne son nom au lieu ; elle est détruite par les Vikings au IXe siècle. Au XIIIe siècle, Paris s’agrandit. Sur la rive gauche, naît le « quartier latin » autour de l’Université (la Sorbonne) avec les différents « collèges » qui y sont affiliés. Pour répondre aux besoins spirituels de cette population, il faut une nouvelle église. Sur le site, une église gothique classique est construite.

À la fin de la guerre de Cent Ans, il ne reste de l’église, aux trois quarts détruite, que le clocher et les trois premières travées de la nef (ceux que l'on peut encore admirer aujourd'hui). Une église de style gothique flamboyant est construite pour remplacer les parties détruites. L'une des cloches, fondue en 1412, est la plus ancienne de Paris. L'église est agrandie en largeur et possède désormais cinq nefs. Elle reçoit la lumière par une superbe collection de vitraux datant du XVe siècle. Au début du XVIe siècle, on ajoute encore les chapelles latérales, au XVIIe la chapelle Mansart et au XVIIIe siècle un grand orgue. Des récitals d'orgue sont organisés presque chaque semaine dans l'église.

L'église Saint-Séverin présente en effet la particularité, exceptionnelle à Paris, d'avoir conservé quasiment intact l'emplacement de son cimetière et de son charnier. Ce cimetière, ouvert vers 1250, était entouré sur trois côtés d'une galerie, similaire à celle d'un cloître, construite vers 1430. Cette galerie a été utilisée à la fois comme charnier et résidence pour les prêtres de la paroisse, avec des étages dédiés. Dès 1674, les marguilliers interdisent les inhumations et ferment les charniers : l'ensemble devenant alors un simple cloître. Les baies de la galerie sont alors ornées de vitraux quelques années plus tard, en 1699. Au début du XIXe siècle, des travaux d'alignement font deux des galeries. En 1926, on construit à leur place un bâtiment aux fenêtres ogivales pour servir de presbytère, ce qui a permis de faire disparaître les deux étages supérieurs réservés au logement des prêtres. Aujourd'hui cet ensemble, désormais transformé en jardin, est classé.