All Stars du 29 juin 2022 au 30 juillet 2022

Ne dérogeant pas à sa réputation, la programmation de ce mois de juillet 2022 mettra à l’honneur bon nombre d’étoiles de la scène internationale. Si certains ont déjà écrit l’histoire, d’autres ont encore leur stylo en main… Et une fois encore, c’est ce savoureux mélange « signature » des générations qui donnera à cette nouvelle édition estivale toute sa saveur. Rendez-vous du 29 juin au 30 juillet pour un cocktail (d)étonnant de jazz, de soul, de funk et de musiques du monde !

Côté légendes du jazz, vous pouvez compter sur quelques habitués de longue date de la scène des petites écuries à l’instar du contrebassiste Ron Carter et son Foursight Quartet (11/07), du trio du pianiste Kenny Barron (15/07), du très productif John Scofield (25/07) de retour dans une formule hyper groovy avec Yankee Go Home, sans oublier le véritable « all stars » dans le All Stars, puisque Billy Cobham, Randy Brecker et Bill Evans (12/07), accompagnés des non moins talentueux Niels Lan Doky et Linley Marthe, ont décidé de s’unir pour le projet Modern Standards. Ils n’auront pas forcément eu la chance de croiser la route de Dizzy, Miles ou encore Coltrane, pour autant ils n’ont rien à envier à leurs aînés.. L’avenir du jazz c’est eux !

Julian Lage (08/07) en est le parfait exemple. Enfant prodige de la six cordes, à même pas 35 ans, il a déjà côtoyé Pat Metheny, John Zorn, Kenny Werner, Toots Thielemans ou Charles Lloyd. Il vient nous présenter son dernier album en trio, Squint, qualifié de « précieux » par Télérama. Un autre trio, un autre virtuose, Joey Alexander (18/07). À seulement 12 ans il affolait la toile et les compteurs avec sa reprise du standard « Giant Steps », ou encore sa performance à la Maison Blanche. Six ans plus tard, on le retrouve au sommet de son art à distiller un jazz classieux sur son troisième album, Origin, le premier à mettre en avant ses qualités de compositeur. Pas beaucoup plus vieux et pourtant déjà signé chez Blue Note, Immanuel Wilkins (20/07), nouvelle sensation du saxophone, repéré aux côtés de Solange, Wynton Marsalis, Gerald Clayton, Aaron Parks, jouera le répertoire du récent The 7th Hand.

La saxophoniste Lakecia Benjamin (29/07) a surpris et émerveillé la critique avec une relecture originale et moderne de la musique de John et Alice Coltrane sur l’album Pursuance : the Coltranes sorti en mars 2020. Connue pour ses performances électrisantes et riche de son expérience funk, on se délectera avec plaisir d’une soirée placée sous le signe du groove et de la spiritualité.

Initialement prévu au printemps 2020, maintes fois reporté, (6 fois !) Delvon Lamarr (13/07) se produira ENFIN sur la scène du New Morning ! Dans une formule « Organ Trio » à la Pat Martino, l’Américain s’est fait une place de choix en fusionnant soul-jazz, blues, funk et rock dans un tourbillon feel good au possible. Autre adepte de la fusion, Isaiah Sharkey (06/07) qui dès son premier album, enregistré à 14 ans en famille, a été comparé à Georges Benson ou Wes Montgomery. Une demi-existence plus tard, une réputation de sideman de choix (la liste est longue), la reconnaissance d’un D’Angelo qu’il épaulait en contribuant au classique Black Messiah (Grammy du meilleur album R’n’B en 2015), le guitariste s’est créé un son unique en faisant tomber les barrières du rock, du gospel, du jazz, du R&B, du blues et de la soul.

Soul toujours, l’originaire du Burundi réfugié à Londres depuis le début des années 1990 J.P. Bimeni, accompagné de The Black Belts (28/07) vient nous présenter son deuxième album. À l’écoute de Give Me Hope, on ne doute pas une seule seconde de l’influence des productions Motown et Stax sur le soulman, dont la voix n’est pas sans rappeler celle d’Otis Redding.

Ida Nielsen, habituée des lieux depuis quelques années, s’offre, nous offre, un double retour cet été ! En son nom (27/07), attendez-vous à une véritable démonstration des grooves tranquilles et autres slaps funky qui peuplent son dernier album 02022020. Elle sera également avec la légendaire formation qui accompagna Prince, celle qui a révélé la bassiste aux yeux et oreilles du grand public, The New Power Generation (21/07) pour célébrer la musique du maître, quasi 12 ans après son légendaire dernier concert au New Morning.

Eux aussi ont eu l’honneur de partager la scène avec Prince, et plus récemment avec Mos Def ou encore Damon Albarn : les « Bad Boys of Jazz » de l’Hypnotic Brass Ensemble (16/07), fratrie composée de sept cuivres, tous ou presque fils du trompettiste Phil Cohran (Sun Ra). Un show bouillant à la croisée du hip hop, du jazz et du funk. Un batteur, un trompettiste et un saxophoniste. Une formation réduite qui n’a pas empêché les Too Many Zooz (30/07) d’être considérés parmi les meilleurs brass bands de ces dernières années. Jazz, hip-hop, électro, et funk... tout y passe ! Le trio né et repéré dans les entrailles du métro new-yorkais, vient répandre son groove jubilatoire en clôture du All Stars 2022.

Avant la « Brasshouse » des TMZ, la TechnoBrass (30/06) du jeune septet brésilien du même nom qui allie la chaleur des cuivres à la puissance des beats répétitifs, pour un mix parfait entre l'intensité d’une soirée électro et la fièvre du carnaval alternatif de Rio. De quoi faire trembler les murs du New... en fanfare !

Riche laboratoire musical, constante pourvoyeuse de découvertes et de pépites en tout genre, la nouvelle scène brésilienne ne sera pas en reste. On pense à la chanteuse Marina Sena (19/07), nouvelle vedette sud-américaine qui, à l’image d’une certaine Rosalía en Espagne, a su revitaliser la musique traditionnelle de son pays en la baignant d’influences indie pop, reggae et dancehall. Son premier album De Primeira cumule logiquement plusieurs centaines de millions d’écoutes et on a hâte de la découvrir sur scène, tout comme son compatriote et autre star des plateformes de streaming SILVA (22/07). Après un dernier album en 2020 qui l’a vu collaborer avec Anitta, Criolo et Joao Donato, il nous a concocté O Bloco Do Silva, une expérience live inédite et personnelle, pour célébrer 10 années passées au top des charts brésiliens. On reste à Rio avec les monstres sacrés d’Azymuth (29/06). Voilà plus de quatre décennies que le cultissime trio continue de propager son propre son aux quatre coins du monde, la fusion irrésistible du jazz, du funk et de música popular brasileira... On ne pouvait rêver mieux pour ouvrir les festivités !

Et enfin les vibrations de la musique africaine, avec une petite bombe d’énergie, Jupiter & Okwess (01/07), le groupe de Kinshasa passé maître dans l’art des mariages musicaux inopinés. En puisant dans les nombreux rythmes congolais traditionnels et en reprenant les codes du rock, du funk et même du punk, la formation menée par Jupiter Bokondji a créé son propre style, le Bofenia Rock. Incendiaire !