Yuja Wang

Le parc de la Villette et sa Philharmonie s’apprêtent à recevoir une plus grandes stars de la musique classique. À 35 ans, Yuja Wang est la pianiste la plus flamboyante du monde, la plus controversée aussi…

Un phénomène

Elle a le rythme dans le sang. Née à Pékin, Yuja Wang est la fille d’une professeure de danse et d’un père percussionniste. Formée en Chine, au Canada et aux États-Unis, elle intègre vite l’Orchestre Philharmonique de New York, les orchestres symphoniques de Chicago, San Francisco et Houston, avant de voguer en solo, donnant des concerts à travers le monde. Car Yuja Wang sait combiner une virtuosité technique rare à un jeu spontané et audacieux. Elle joue fort, mais avec souplesse, sans oublier l’émotion.

Une personnalité originale et sexy

Dans la lignée de Franz Liszt, le premier « showman » du piano (il disposait son instrument en diagonale sur la scène pour créer une ouverture symbolique entre l’audience et lui), Yuja Wang provoque une « wangomania » sur Instagram notamment, auprès de ses 220 000 dévots. En robe de soirée très échancrée, talons aiguilles vertigineux plantés dans la scène comme un défi à son Steinway, elle fait frémir les prudes critiques avec ses tenues aguicheuses et ses photos sur les réseaux sociaux.

Pourtant musicalement, ils ne peuvent que l’adouber : Yuja Wang est d’une dextérité rapide et précise. Elle ne joue pas seulement avec ses doigts mais avec tout son corps, s’oubliant dans l’instant pour être aussi légère que la mélodie qui naît sous sa peau. Même les œuvres des plus physiques compositeurs comme Rachmaninov et Prokofiev ne lui résistent pas. Son répertoire est infini, de Gershwin à Ligeti, en passant par Mozart, tellement large qu’elle a décidé de ne plus annoncer ses programmes de récital à l’avance, afin de pouvoir interpréter en toute liberté ce qui fera sens pour elle au moment du concert. Intrigant, non ?