Agnes Obel

En tournée mondiale, la Danoise installée à Berlin s’arrête à la Seine Musicale le 28 juin, sur la pointe de l'île Seguin à Boulogne-Billancourt, pour y faire résonner, sous les courbes du vaisseau imaginé par les architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines, ses mélodies sombres et puissantes. En plus des chansons issues de ses précédents albums, la musicienne interprètera quelques titres inédits.

Itinéraire d’une pianiste à la voix douce

Originaire du nord de Copenhague, Agnes Obel est la fille d’un guitariste professionnel et d’une juriste amatrice de piano qui jouait Bartók et Chopin à la maison. Elle a une formation classique, mais a toujours préféré les mélodies simples, délicates, élégantes, précises, à l’image de celles de son premier album Philharmonics sorti en 2010. Repérée sur MySpace, elle est si talentueuse que John Cale, un des fondateurs du Velvet Underground, collabore sur un morceau. C’est chic. Certifié platine, ce disque est unanimement célébré par les critiques et reçoit de nombreux prix : la majorité des prix aux Danish Music Awards et l’European Border Breakers Awards, une récompense saluant les artistes ayant réussi à atteindre des publics au-delà de leur pays d'origine. Suivent Aventine, Citizen of Glass et Myopia, sorti en 2020 chez Deutsche Grammophon, le prestigieux label de musique classique. L’auteure-compositrice s’oriente d’ailleurs de plus en plus vers des pièces totalement instrumentales…

Des mélopées guérisseuses

À 41 ans, Agnes Obel est une des compositrices favorites des bandes-originales de séries (Grey’s Anatomy, Elite, Euphoria, Big Little Lies…) et de films (et notamment ceux de Thomas Vinterberg, avec qui elle a même tourné, le temps d'une brève apparition), tant ses chansons ont une dimension mélodramatique forte. Sa musique se révèle tellement cathartique qu’un ingénieur son et biologiste lui a demandé de composer des mélodies dont les ondes aideraient à lutter contre la dépression. Sortez vos mouchoirs !

Anne-Sophie Jahn