Mavis Staples

C’est une des plus grandes voix de la soul et La Cigale sera, le 8 juin prochain, la salle parfaite pour l’entendre résonner, avec sa capacité à taille humaine…

Amitié

À 82 ans, Mavis Staples vient de sortir un 19e album enregistré aux studios du batteur Levon Helm à Woodstock, à New York, durant l’été 2011, juste avant le décès de ce dernier. « Il ne m’est jamais venu à l’esprit que ce serait la dernière fois que nous nous reverrions », regrette-t-elle. « Il était si plein de vie et si heureux cette semaine-là. Il était le même vieux Levon que j’avais toujours connu, juste un bel esprit à l’intérieur et à l’extérieur. » Les musiciens se connaissent depuis les années 1970. Le lieu de leur rencontre était de bon augure : le tournage du documentaire La Dernière Valse de Martin Scorsese… Levon Helm était déjà reconnu comme un des meilleurs batteurs de tous les temps, avec son groupe The Band, qui a suivi Bob Dylan en tournée. Et Mavis Staples a quant à elle démarré sa carrière solo.

Engagement

Née en 1939 à Chicago, Mavis Staples (qu’on a pu récemment voir dans l’excellent documentaire Summer of Soul) fait ses débuts sur scène en famille, avec son père, son frère et ses sœurs, les Staple Singers, surnommés les « God's Greatest Hitmakers ». D'église en église sur la « route du gospel », sa voix est grave, poignante, puissante, résonne, jusqu’aux oreilles de Martin Luther King, ami du père de Mavis, qu’ils accompagnent dans sa marche, avec leurs « freedom songs ». 

Son nouvel opus, Carry Me Home, est un classique gospel, soul, folk et blues. On y retrouve l’activiste pour les droits civiques, engagée jusqu’au bout pour son pays. Dès le premier morceau du disque, elle reprend la chanson politique de Curtis Mayfield, « This is My Country », mais y ajoute quelques lignes de son jus : « What's up with these people disrespecting our president spending all their time saying he's not a legal resident (…) I hear a lot of people saying they want to take their country back. Well back to the fifties and the sixties that don't sound like progress to me. » Le ton est donné.