Jeanne Cherhal

La voix singulière de la chanson française revient, aussi libre qu’à l’accoutumée, pour défendre son nouvel album sur la scène des Folies Bergère dans le 9e arrondissement. Un très joli piano-voix, et même bien plus que ça.

Chansons d’anniversaire

Son ami Vincent Delerm a chanté les filles de 1973, Jeanne Cherhal chante celle de 1978, elle, donc, qui fêtait ses 40 ans en 2018. L’âge d’un premier bilan pour cette figure de la nouvelle scène française à la carrière déjà bien remplie. En un peu moins de 20 ans, Jeanne Cherhal a déjà sorti six albums studio, remporté une Victoire de la musique, joué au théâtre, et croisé à peu près toute la chanson française, le temps d’un duo (L’Espoir avec Bernard Lavilliers, le culte Brandt Rhapsodie, slam-chanté avec Benjamin Biolay) ou de reprises hommages aux grands noms (la figure tutélaire de Barbara).

Pour ses 40 ans, Jeanne Cherhal s’est offert un cadeau : une année entière dédiée à la création d’un album. Enregistré entre Paris et Los Angeles, L’An 40 a été conçu aux quatre coins du monde, Jeanne s’exilant seule, une semaine par mois, afin de composer une chanson. L’album ne comportant que 10 titres, on peut imaginer qu’en juillet et août, elle était en vacances !

La dame aux pianos

Jeanne Cherhal est une spécialiste de la scène : elle a débuté dans les bals musette. Après avoir renoué avec ses premières amours en accomplissant une tournée en simple piano-voix, elle sera accompagnée, sur la scène des Folies Bergère, d’un second piano. L’occasion de découvrir la maîtrise et la symbiose qui existent entre la chanteuse et son instrument. Une virtuosité et une originalité dans le jeu qu’ont déjà pu déceler ceux qui ont eu la chance d’assister au spectacle ARBA-autour de Barbara, durant lequel elle jouait de concert avec Bachar Mar-Khalifé.

Il suffit de voir la pochette de L’An 40, Jeanne bras levé et aisselle non rasée, pour comprendre que l’artiste s’autorise toutes les libertés. Les concerts qui accompagnent l’album devraient eux aussi apporter leur lot de surprises. Des invités inattendus sont possibles : on rêve de JP Nataf, son binôme dans l’ultra-confidentiel et adoré groupe Red Legs. Mais le moment le plus prenant du récital sera sans nul doute l’interprétation d’Un adieu, le titre qui conclut l’album, un hommage à Jacques Higelin, ami et mentor des débuts.