Orchestre national de France et solistes

Gaspard Proust réveille l’animal qui est en lui

Il y a 100 ans, Camille Saint-Saëns, le pianiste et compositeur romantique, s’éteignait à Alger. L’Orchestre National de France et Gaspard Proust lui rendent hommage le 4 novembre dans le fabuleux auditorium en forme d’arène de la Maison de la Radio dans le 16e arrondissement, sur les berges de la Seine.

Pince-sans-rire

Le Carnaval des animaux est un des rares exemples d’humour en musique instrumentale. Créé en 1886 pour un concert de Mardi gras à Paris, Saint-Saëns s’est autorisé cette « grande fantaisie zoologique » pour amuser (mais pas faire hurler de rire non plus, le compositeur était sérieux) ses amis. Chacun des 14 mouvements de cette suite a été inspiré par un animal, son mouvement ou ses cris. En 1969, l’humoriste Francis Blanche les a tous accompagnés d’une citation parodique prêtant à sourire. « Au jardin des plantes, ainsi nommé d'ailleurs à cause des animaux qu'on y a rassemblés » commence-t-il… Celles-ci seront lues par le sarcastique Gaspard Proust, adorateur secret de Saint-Saëns. Le Concerto n° 10 pour deux pianos K 365 de Mozart et une œuvre méconnue de Bohuslav Martinů (Toccata e due canzoni) étoffent le programme de ce concert dirigé par la cheffe d’orchestre allemande Ruth Reinhardt.

Un succès posthume

Le Carnaval des animaux ne fut joué en public qu’après la mort du compositeur, ce dernier ayant interdit toute représentation de son vivant. Aujourd’hui, c’est un incontournable de la musique classique. Ses mélodies ont été reprises dans des films de Disney, de Wes Anderson, Terrence Malick… Son Aquarium est entré dans l’inconscient collectif en apparaissant dans les publicités pour lait maternel Gallia ou les équipements sportifs Décathlon, ainsi qu’en introduction à chaque projection de film en compétition au Festival de Cannes. À la fois sautillant et émouvant, c’est un chef-d’œuvre de la fin du XIXe siècle.