Sylvie Vartan

La mise à nu de Sylvie Vartan

Après le Théâtre Edouard VII, c’est à la mythique salle Pleyel d’accueillir dans l’ouest parisien ce samedi 20 novembre le récital de Sylvie Vartan, devant un parterre de fans extatiques.

Un pari risqué

En 60 ans de carrière, Sylvie Vartan avait tout fait. Icône de mode au corps de déesse, danseuse hors-pair, la petite fiancé du yéyé au minois boudeur et ravissant s’est transformée au fil des ans en meneuse de revue à l’américaine, à la tête de super productions. Immense star au Japon, en Amérique du Sud, aux États-Unis, elle a enregistré des dizaines de disques en français, anglais, espagnol, japonais et italien, et conquis avec grâce et style Las Vegas, une place forte que même son fameux ex-époux et alter ego Johnny Hallyday n’avait pas réussi à ravir.

Émotion dans la salle

À 77 ans, après tous ces spectacles flamboyants, la diva a eu envie de retrouver son public dans le calme, l’intimité et la proximité. Son frère Eddie lui avait toujours dit qu’elle devrait faire un récital, mais le moment, c’était maintenant. À son âge, avec sa tessiture, l’exercice était risqué, et c’est peut-être ce qui a plu à cette lionne sensuelle à crinière blonde : le défi.

Dans une mise en scène ultra-minimaliste presque cinématographique, accompagnée de trois musiciens et d’une choriste, elle interprète ses nouvelles chansons et ses anciens tubes (La Plus Belle pour aller danser, La Maritza...). Les fragilités de sa voix lui donnent une profondeur émotionnelle touchante. La chanteuse joue sur scène. Actrice, elle oscille entre la vamp blonde séductrice et la femme mure fragile, tellement sincère dans son interprétation dépouillée de ces textes si personnels sur l’enfance, la maternité, ou les amours oubliées, qu’ils deviennent universels. Forcément, tous les spectateurs s’identifient et pensent à leurs propre passé, avant de fondre en larmes en criant bravo à ces confessions d’une femme bien dans sa peau pailletée qui a aimé.