Misia, Reine de Paris

Misia : le destin d’une femme hors-norme

Pour raconter la vie de la « Reine de Paris », il fallait une salle et des femmes de caractère ! Au Théâtre des Bouffes du Nord inauguré à la fin du XIXe siècle au nord de la capitale, la flûtiste Juliette Hurel, la pianiste Hélène Couvert et la comédienne Julie Depardieu rendent hommage à l’excentrique muse de la Belle Époque et des Années folles.

Au cœur de l’avant-garde artistique

C’est à la presse louant sa célébrité que Misia Sert, née Marie Godebska en 1872 à Saint-Pétersbourg et installée en France, doit son surnom de la « Reine de Paris », comme Julie Depardieu le raconte à L’Officiel des Spectacles : « Elle était d’une grande beauté et attirait toutes les lumières. Les plus grands l’ont peinte ou croquée : Renoir, Bonnard, Vuillard, Toulouse-Lautrec, Vallotton, Picasso, et on peut aujourd’hui voir ses portraits dans tous les plus grands musées. Elle était vraiment l'amie et l’inspiratrice de tous ces artistes. Elle avait une vie intime avec eux. Pour moi, elle a une existence digne d’une héroïne de roman. »

Influenceuse de la Belle Époque

Julie Depardieu a découvert Misia lors de ses chroniques sur France Musique : « Je me penchais sur la vie et l’œuvre des compositeurs du début du XXe siècle, et le nom de Misia revenait régulièrement. Mécène, elle a traversé le Paris artistique de La Belle Époque et de l’Entre-deux-guerres. Sa passion était de découvrir des talents et de les soutenir. Elle a été au plus proche de Coco Chanel, Diaghilev, Pierre Reverdy ou encore Raymond Radiguet. Un jour, Juliette Hurel et Hélène Couvert étaient invitées à la radio et m’ont proposé de faire un spectacle sur elle. J’ai tout de suite été enthousiaste. » Les trois artistes voulaient la raconter en musique. « Misia a quand même inspiré des œuvres phénoménales chez Ravel, Stravinsky, Fauré, Poulenc, Debussy ! », rappelle Julie Depardieu. « Juliette Hurel et Hélène Couvert vont interpréter certaines de leurs œuvres et j’interviendrai avec des anecdotes sur sa vie pour faire découvrir au public cette muse. »