Contes du temps passé

C’est en 1693, alors qu’il a dépassé la soixantaine, que Charles Perrault invoque pour la première fois la formule qui nous enchante : Il était une fois…

Cette formule magique situe d’emblée le conte sous le double signe du merveilleux et de l’oralité. Car les Contes, ceux de Perrault assurément, mais sans doute aussi tous les contes, sont faits pour être dits, partagés dans un acte de parole.

Plus que jamais nous croyons à la nécessité de nous rassembler pour écouter des histoires, pour raconter des histoires, à la nécessité de nous laisser envoûter par une langue sorcière. Car la langue de Perrault, tout en feignant une apparente naïveté – et créant par là-mème une complicité immédiate avec l’auditeur – parvient à convoquer les émotions les plus profondes, à nous conduire dans un univers directement connecté aux ressorts les plus essentiels de l’âme humaine.

Et comme si, au fond, il fallait toujours une mesure – au sens musical du terme – pour dire la démesure… Cette mesure, nous la trouverons dans la présence amie de la viole de gambe, portée par Claire Gautrot, complice artistique de longue date. Prolongement esthétique et émotionnel de la déclamation, la viole ponctuera les aventures du Petit Poucet, et les facéties du Chat Botté.

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