Louis XVI, Marie-Antoinette et la Révolution

Exposition exceptionnelle dans un lieu exceptionnel.
E. Q

Exposition très intéressante et bien conçue, qui fait comprendre comment la Révolution aurait pu avoir d’autres issues que sa radicalisation, et comment la France avait commencé par suivre le chemin plus pacifique d’une monarchie parlementaire à l’anglaise. L’exposition démonte aussi certains clichés et poncifs encore largement répandus, en montrant par exemple que Louis XVI n’était pas le benêt réactionnaire dont l’historiographie jacobine a fabriqué l’image, mais un roi ouvert à l’idée d’un vrai partage des pouvoirs. Elle montre aussi que lors de la fuite « à Varennes » le roi n’a pas cherché à fuir a l’étranger pour rétablir l’Ancien Régime avec l’aide des armées étrangères, mais voulait se soustraire aux minorités agissantes à Paris pour retrouver son autonomie et pouvoir négocier une constitution garantissant l’équilibre des pouvoirs législatif/exécutif.
L’enseignement de la Révolution à l’école aurait tout intérêt à s’inspirer de ce genre d’exposition fouillée et analysant les faits sans idéologie préconçue.

Expo très nourrissante intellectuellement.

J’ai eu la chance de la faire gratuitement. J’ai appris beaucoup de choses sur la révolution française. Et l’organisation de l’expo et circuit est très bien faite. Le lieu vaut le détour, juste aller voir les archives, c’est super.

Superbe expo. Je suis fan des expos du musée des archives : gratuites et toujours super intéressantes, bien montées, bien expliquées, ludiques. Bravo aux organisateurs ! Je me souviens que vous aviez même réussi à m’intéresser au sujet du Mouton l’an dernier. C’est fort!

Exposition très bien faite sur un sujet peu abordé et qui réussit à ne pas prendre parti. Rassemble beaucoup de témoignages (meubles, lettres…). Très intéressant.

EXPOSITION LOUIS XVI ET MARIE-ANTOINETTE AUX ARCHIVES NATIONALES

Une façon équilibrée d’approcher ce moment de la Révolution française.

Que dire de plus sur cette Révolution française tant décrite, tant analysée, tant interprétée ? Aborder ce monstre d’histoire par un petit bout de la lorgnette est le choix fait par les Archives nationales dans le cadre de ses expositions « dossier » qui tiennent en 3 ou 4 salles sans pour autant sacrifier à un effort toujours réussi de mise en scène (mobiliers, panneaux décorés). Quelle bonne idée que de donner ainsi une visibilité à des documents conservés sur le site !

La thématique choisie est celle de la courte période qui vit Louis XVI et Marie-Antoinette reclus au palais des Tuileries entre le 6 octobre 1789, date du départ de Versailles et le 10 août 1792 où s’effondre définitivement la monarchie. Ce moment où la Révolution ne sait plus trop que faire d’un monarque devenu gênant physiquement et institutionnellement. Son avis est encore symboliquement requis mais sous la contrainte. L’intérêt de l’exposition tient à la découverte des coulisses. Celles de la vie quotidienne de la famille royale, des échanges avec l’extérieur, qu’il s’agisse des puissances européennes ou de Fersen, l’homme de cœur de la reine et l’artisan de leur résistance, comme la fuite à Varennes. Pour la première fois, le contenu de leurs lettres codées, chiffrées et caviardées est révélé au grand public.

Et puis, comme pour tout événement historique, le temps se fait l’allié de la vérité et de l’objectivité des analyses. C’est ainsi, que l’on découvre que l’unanimité en faveur de la Révolution n’était pas acquise, ainsi qu’en atteste une pétition des habitants du Pas-de-Calais en faveur du roi. On appréhende également le positionnement politique de Louis XVI, prisonnier de sa logique d’Ancien régime et qui ne sut pas ou ne put pas, accompagner la mutation radicale que connaissait alors ce pays qu’il aimait tant. Son courrier au baron de Breteuil est éloquent à ce sujet. Combien sont émouvantes aussi les déceptions du roi et de la reine envers les membres de leur famille (les futurs Louis XVIII et Charles X), empressés à ne … rien faire !

Un souffle qui était né était si puissant qu’il devait tout emporter jusqu’aux frontières de l’Europe.