Sayed Haider Raza (1922-2016)

Le voir n'est pas nocif ... ne pas le voir ... une punition.
Cet artiste est un "suiveur" qui n'a rien produit de personnel... à part peut-être une toile ou deux, présentant un certain intérêt, mais qui ne laissent pas un souvenir impérissable.

Très bonne exposition, artiste dont je ne connaissais pas le travail, belle découverte. J’ai beaucoup aimé le travail de composition et de peinture, même si on sent quelques influences, la rétrospective montre bien l’évolution et les différentes périodes. À voir c’est certain.

N'en faisons pas tout un fromage !
Il y a environ cinq toiles dignes d'intérêt !
Le reste ... BOF !

Il faut regretter que ce grand artiste, l'un des principaux fondateurs de l'art moderne indien, n'ait pas bénéficié d'une rétrospective avant son décès, contrairement à Viswanadhan précédemment au centre Pompidou ! Et l'on s'étonne une fois encore... de la véritable importance mondiale de la seconde école de Paris dans cet essaimage extra-occidental de l'avant-garde et abstraction dans les années 50, aussi bien pour ceux venant de Chine, Corée, Japon, et même Afrique, sans parler de l'Amérique du Sud ou de l'Europe de l'Est (V. Vasarely, S. Hantaï, J. Reigl, V. Volnar, J.R. Soto, C. Cruz Diez, J. Le Parc par ex.), ce que certains oublient bien trop légèrement... au profit de celle de New York. Car en fait c'est à Paris qu'il choisirent en premier de s'épanouir, comme Z. Wou Ki, C. Teh Chun, Y. Keping, T. Matsutani, les Coréens de Dansaekhwa, E. Mancoba et tant d'autres... sans qu'il s'en trouve d'aussi importants équivalents ailleurs, pas même à Londres ! Il mentionne une influence du trait de Buffet dans ses premiers paysages provençaux, puis de De Staël dans son tournant bien vite pris à Paris vers l'abstraction, où les tonalités sombres en aplats morcelés/éclatés alternent avec les couleurs, contrairement à Soulages ou Poliakoff par ex., et donc avec toujours une parfaite originalité et diversité des compositions, qui sera seulement tempérée d'une touche plus fluide après son court séjour à New York, avant un retour à ses racines indiennes, plus inspirée du tantrisme que de jasper Jones. Bref, une magnifique découverte à ne pas manquer surtout pour les indiens de Paris, et qui nous fait saliver sur les artistes similaires encore trop méconnus, oubliés depuis les années 70, jusqu'au regain actuel des études de genre et non occidentales.