Lieu : Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris 3e
Date de début : 30 janvier 2024
Date de fin : 19 mai 2024
Programmation : Dates et horaires : cet évènement est désormais terminé
Fermetures : Lieu fermé le lundi, le 1 janvier, le 25 décembre
Site web : www.henricartierbresson.org
Présentation
La question du spectacle est omniprésente dans l’œuvre du photographe américain Weegee (1899-1968). Nouvelle lecture de son œuvre, l'exposition présente des icônes du photographe aux côtés d’images moins connues et jamais montrées en France. Dans la première partie de sa carrière, qui correspond historiquement à l’essor de la presse tabloïde, il participe à la transformation du fait-divers en spectacle. Dans la seconde moitié, Weegee se moque du spectaculaire hollywoodien et offre à travers ses photographies, une critique incisive de la Société du Spectacle.
La carrière du photographe américain semble être scindée en deux. Tout d’abord, les clichés chocs parus dans la presse tabloïde nord-américaine : truands et petits caïds derrière les grilles du fourgon carcéral et quelques autres documents poignants sur la vie des plus démunis à New York entre 1935 et 1945. Ensuite, ce sont des images festives ainsi que des portraits de personnalités publiques que le photographe s’est amusé à déformer par des trucages entre 1948 et 1951. L’exposition a pour ambition de réconcilier ces deux corpus en montrant qu’au-delà des différences de formes, la démarche de Weegee repose sur une réelle cohérence critique.
L'exposition Weegee, Autopsie du Spectacle est référencée dans notre rubrique Photographie.
Weegee, Autopsie du Spectacle : à propos
Weegee est né Usher Felig en 1899 dans une famille juive de Zolotchiv, qui faisait alors partie de l’Empire austro-hongrois et se trouve aujourd’hui située dans l’ouest de l’Ukraine. À l’âge de 11 ans, il rejoint son père émigré aux États-Unis. Au bureau d’immigration d’Ellis Island, il devient Arthur Fellig.
Installé dans les quartiers pauvres du Lower East Side, il quitte l’école à 14 ans et commence à travailler pour aider sa famille. Après avoir pratiqué différents métiers, il devient photographe ambulant, travaille chez les photographes Duckett & Adler puis dans les laboratoires de l’agence ACME Newspictures.
À partir de 1935, il se met à son compte en tant que photo-reporter et commence à utiliser le pseudonyme de Weegee vers 1937. Pendant 10 ans, branché sur la radio de la police, il photographie, principalement la nuit, les crimes, arrestations, incendies, accidents et autres faits divers. Le photographe a certes des accointances avec la police, sans laquelle il n’aurait pu travailler, mais il fréquente aussi beaucoup les milieux de gauche. Il est très proche de la Photo League, ce groupe de photographes indépendants qui croient en l’émancipation par l’image et milite pour la justice sociale.
En 1945, il réunit ses meilleures photographies dans un livre intitulé Naked City [La Ville nue] qui rencontre un réel succès d’estime et de vente. Weegee commence alors à devenir effectivement célèbre. Au printemps 1948, il part s’installer à Hollywood où il travaille pour l’industrie cinématographique en tant que conseiller technique et parfois aussi comme acteur. Il photographie la fête permanente et développe diverses techniques de trucages photographiques avec lesquels il caricature les célébrités. Jusqu’à sa mort, en 1968, la plus grande part de son activité consiste à profiter de sa notoriété pour publier d’autres livres, faire des tournées de conférences et diffuser largement ses photo-caricatures dans la presse.
Derniers avis sur l'exposition : Weegee, Autopsie du Spectacle
Avis publié par Emmanuel le 10 mars 2024
Magnifique exposition, qui met d'abord en avant le caractère insensible et voyeur du chasseur de faits-divers nocturnes dans l'Amérique des bas-fonds des années 30-40, et qui peu à peu évolue vers plus d'empathie, et une critique du voyeurisme des badauds et autres amateurs de sensations. La perspective parallèle avec "La société du spectacle" de Guy Debord, ouvrage majeur du XXe siècle, est extrêmement à propos. Par ailleurs, très belle sélection de clichés effectuée par le commissariat de l'expo, et bonne mise en valeur. Je recommande.
Et n'oubliez pas au sous sol la courte mais très intense expo d'Alexandra Sanguinetti, pleine de poésie. Deux moments de grâce aux antipodes l'un de l'autre en une visite.
Coordonnées du lieu
Fondation Henri Cartier-Bresson
Adresse : 79 rue des Archives 75003 Paris 3eTransports
Bus : Archives - Haudriettes (29 / 75), Rue Vieille du Temple (29), Square du Temple (20 / 75 / N12 / N23), Bretagne (96)
Plan d'accès
79 rue des Archives
1 avis sur Weegee, Autopsie du Spectacle
Avis publié par Emmanuel le 10 mars 2024
Magnifique exposition, qui met d'abord en avant le caractère insensible et voyeur du chasseur de faits-divers nocturnes dans l'Amérique des bas-fonds des années 30-40, et qui peu à peu évolue vers plus d'empathie, et une critique du voyeurisme des badauds et autres amateurs de sensations. La perspective parallèle avec "La société du spectacle" de Guy Debord, ouvrage majeur du XXe siècle, est extrêmement à propos. Par ailleurs, très belle sélection de clichés effectuée par le commissariat de l'expo, et bonne mise en valeur. Je recommande.
Et n'oubliez pas au sous sol la courte mais très intense expo d'Alexandra Sanguinetti, pleine de poésie. Deux moments de grâce aux antipodes l'un de l'autre en une visite.
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