Les Contes étranges de Niels Hansen Jacobsen

Le sculpteur d’origine danoise est à l’honneur du musée Bourdelle avec une exposition reflétant la variété de ses créations et des inspirations.
L’art côté jardin
Il est facile de passer à côté du musée Bourdelle. Ouvert en 1949, il était autrefois l’atelier du sculpteur, ami de Rodin et maître de Giacometti. À l’ombre de la tour Montparnasse, il faut pousser la grille du musée pour découvrir un beau jardin intérieur, où l’on admire des bronzes du sculpteur, notamment son massif Héraklès archer.
Ce sont ces jardins et les murs du musée qui accueillent la première exposition française consacrée à Niels Hansen Jacobsen. Contemporain de Bourdelle, le sculpteur et céramiste danois s’intéressait comme lui aux matières nobles, et avait fait du temps et de la liberté ses principaux sujets d’étude.
Au-delà du réel
Né en 1861 et décédé en 1941, Niels Hansen Jacobsen a beaucoup voyagé pour trouver l’inspiration, parcourant une Europe en plein bouleversement artistique. Le mouvement dont son œuvre se rapproche le plus est sans aucun doute le symbolisme, à la base un courant littéraire né à Paris dans les années 1920. Il repose sur l’idée que le monde est, bien plus qu’une réalité concrète, un mystère à découvrir, mélange poétique de sons et de couleurs…
Les pièces de Jacobsen exposées au musée Bourdelle, dont certaines viennent des collections du Musée d’Orsay ou du Petit Palais, s’inspirent notamment des contes d’Andersen, et plus largement du folklore nordique. Ainsi, une Petite Sirène sur son coquillage, une effrayante sculpture représentant La Mère et la mort et un Troll, gardien d’un château interdit aux chrétiens. Œuvre polémique lors de sa création, à la fin du XIXe siècle, elle ne choque aujourd’hui plus les bonnes consciences, mais intrigue toujours autant par son étrangeté et son aspect si expressif.