[critique] Indiana Jones et le Cadran de la Destinée : Des adieux très heureux

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Indy est donc de retour pour une dernière aventure... James Mangold supplée Steven Spielberg et renoue avec l'inspiration qui manquait au quatrième opus, pour signer un film à la fois trépidant et mélancolique.

Qui, pour prendre la relève de Spielberg, après trois premiers volets entrés dans la légende du blockbuster, et un quatrième pour le moins décevant (Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal), de l'aveu même de son auteur ? Qui, surtout, pour conclure la saga, et faire d'heureux adieux au héros ? James Mangold, l'un des meilleurs artisans d'Hollywood, a relevé le pari. Auteur d'une poignée de beaux films indépendants dans la seconde moitié des années 90 (parmi lesquels le splendide Copland), puis de certaines des grosses cylindrées les plus enthousiasmantes de mémoire récente (les épatants Logan et Le Mans 66), l'auteur s'acquitte de la tâche avec un sérieux et une inspiration bluffants.

Traversé de clins-d'œil à la franchise, mais refusant de se reposer sur eux pour s'assurer la connivence du public, le film est aussi une méditation mi-joyeuse, mi-mélancolique, sur l'obsolescence des héros. Passée une longue scène d'introduction où, procédé de « de-aging » aidant, le film nous plonge à la toute fin de la Seconde Guerre mondiale – et refait surgir, presque par magie, l'Indiana de La Dernière croisade –, le récit bascule en 1969. Au seuil de la retraite, notre héros vit seul désormais, entouré des photos de ses chers disparus, et essaie désespérément d'intéresser à l'archéologie une audience davantage portée sur les Beatles et la Conquête spatiale...

Un subtil dosage d'action et d'émotion

Les ingrédients sont bien connus, et aucun ici ne manque à l'appel : un mystérieux artefact, objet de la convoitise de nos héros (le Cadran d'Archimède, censé permettre de voyager dans le temps) ; des personnages familiers, d'autres nouveaux (l'excellente Phoebe Waller-Bridge ; Mads Mikkelsen en méchant d'anthologie...) ; un juste équilibre entre récit d'aventure et scènes d'action à l'ancienne (déchiffrage d'énigmes et de cartes, exploration de tombeaux constellés de pièges, cavalcade dans les rues de New York, course-poursuite à Tanger... et effets spéciaux numériques. L'allant avec lequel tout cela est emballé emporte l'adhésion et, dans un final qui voit le récit s'affoler, laisse poindre l'émotion d'adieux heureux ; Indy a fait son temps, place aux nouveaux héros.

Indiana Jones et le cadran de la destinée, sortie le 28 juin 2023 : toutes les séances à Paris et en Île-de-France

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