Marcel Pagnol : Un cinéaste intemporel

Marcel Pagnol nous a quittés en 1974. L’occasion de redécouvrir sur grand écran dix des films les plus mythiques de ce géant du cinéma populaire français que le sens de la réplique, la force des personnages et l’humanité des thèmes ont rendu intemporel.
Académicien, écrivain, dramaturge, réalisateur et producteur, né en 1895 à Aubagne, ce descendant de famille espagnole, professeur d’anglais au lycée Condorcet, quitta ses études pour se livrer à sa passion : le théâtre. Début des années 1930, une discussion avec un ami de la rue Blanche lui fit découvrir, pour notre bonheur, le cinéma. La Cinémathèque nous propose une rétrospective de sa carrière à travers dix de ses films restaurés grâce à son petit-fils Nicolas Pagnol. Pour rire, pleurer et rêver.
« L’universel, on l’atteint en restant chez soi, pas en courant après les grandes idées. »
Marcel Pagnol, c’est bien sûr un dialoguiste de génie à qui l’on doit des répliques devenues cultes : « La tolérance, il y a des maisons pour ça » (Marius). « Tu n’es pas bon à rien, tu es mauvais à tout » (Le Schpountz). « Quand on fera danser les couillons, tu ne seras pas à l’orchestre » (Marius), etc. Mais aussi des scènes d’anthologie bouleversantes : Raimu tançant son épouse infidèle (Ginette Leclerc) via sa chatte Pomponette (La Femme du boulanger). Fernandel déclamant, tel Cyrano de Bergerac : « Tout condamné à mort aura la tête tranchée » (Le Schpountz).
Mais par-delà le verbe qui claque et sous la faconde, la psychologie de ses personnages est toujours juste et subtile et la gravité jamais très loin de la drôlerie : l’amour de la nature (Jofroi), la puissance salvatrice de la femme (Regain), la dignité des pauvres (La Fille du puisatier). Et bien sûr, la tendresse et le lien social. À l’écran mais aussi derrière. Il accepta ainsi de céder les droits de sa pièce Marius au producteur Alexander Korda sous réserve qu’il embauchât la troupe la jouant sur scène. Il sut aussi s’agréger les meilleurs acteurs de son temps : Raimu, Fernand Charpin, Pierre Fresnay, Ginette Leclerc, Orane Demazis (qui deviendra sa femme)… et même l’immense compositeur Vincent Scotto (Jofroi). Ce cocktail d’humanité lui valut immédiatement le statut de grand réalisateur aux États-Unis sans l’empêcher d’être un producteur avisé.
Marcel Pagnol : voir les films actuellement programmés à Paris et en Île-de-France
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