Atalia au Château de Versailles : oratorio à la romaine

Au Château de Versailles, Emmanuel Resche-Caserta et l’ensemble Hemiolia feront découvrir le 8 janvier prochain une œuvre oubliée du baroque romain : Atalia de Francesco Gasparini.
L’adaptation d’une des plus grandes tragédies de Racine, un maître de la musique baroque romaine, des musiciens passionnés, tel est le programme de cette soirée au cœur du majestueux salon d’Hercule du Château de Versailles. Créé en 1692 à Rome par Francesco Gasparini, dont c’est l’une des premières œuvres, l’oratorio Atalia transpose l’Athalie de Racine, montée seulement un an auparavant au collège de Saint-Cyr. Inspirée de l’Ancien Testament, la tragédie racinienne mettait en scène une reine tyrannique qui tombe dans la folie meurtrière.
Une découverte déterminante
Trois cent trente ans plus tard, on doit cette recréation de l’oratorio de Gasparini au jeune violoniste franco-italien Emmanuel Resche-Caserta, accompagné de l’Ensemble Hemiolia, déjà à l’origine du concert « Trionfo Romano » donné au Grand Trianon à Versailles en 2021 et revisitant l’œuvre d’un autre maître du baroque romain, Corelli. Alors qu’Emmanuel Resche-Caserta cherche une nouvelle partition du répertoire romain de cette époque, il tombe sur l’Atalia de Gasparini : « Cela a été un déclic pour moi, explique-t-il, car l’Athalie de Racine étant un des chefs-d’œuvre de la tragédie française, j’étais persuadé que si quelqu’un l’avait mis en musique, cela devait être réussi. On a lu le manuscrit, il nous plaisait, il avait beaucoup de sens, et la musique nous a tout de suite parlé. »
Racine en musique
Présenté au château de Versailles après une création à Rome en juin dernier, Atalia témoigne aussi d’une histoire d’échanges culturels : « Le fait que Gasparini choisisse de transposer l’œuvre de Racine à peine un an après sa création à Saint-Cyr est la preuve qu’il y avait une communication très étroite entre les différentes cultures des deux pays. Cela raconte une histoire de la culture française partout en Europe », relève le violoniste.
Interprétée par la soprano française Camille Poul, la reine Atalia domine cet oratorio magistral. « Ce qui est vraiment intéressant avec cet oratorio c’est la figure centrale d’Atalia, parce que Gasparini a créé un drame comme Racine, avec des grands monologues. Il utilise aussi le chœur à la fin de la pièce comme celui de la tragédie antique », précise Emmanuel Resche-Caserta. La découverte de cette œuvre lyrique s’annonce riche en surprises.
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