Confidences d’un fou au Louvre : musique bouffonne

Avec son concert « Confidences d’un fou » le 10 janvier à l’Auditorium Michel-Laclotte du Louvre, l’Ensemble Sollazzo évoque en musique la figure du bouffon de cour, en écho à la folle exposition actuellement présentée au sein du musée.
Le Louvre est plongé jusqu’au 3 février en pleine folie avec son exposition qui ausculte la fascination que celle-ci exerce sur les arts. Si les tableaux de nombreux peintres comme Jérôme Bosch ou Pieter Brueghel sont au cœur de cette extravagante exploration, celle-ci s’accompagne d’une vaste programmation musicale avec des œuvres de différentes époques. Investissant avec brio les répertoires médiévaux et renaissants, l’Ensemble Sollazzo convoquera ainsi le bouffon de cour lors d’un surprenant concert.
Une figure emblématique de la cour
De Triboulet, bouffon de François Ier, à Chicot, celui d’Henri III et d’Henri IV, en passant par Will Sommers officiant pour le plaisir du pourtant redoutable souverain britannique Henry VIII, chaque roi avait son fou. Personnage central de la cour, le bouffon, affublé de son bonnet à clochette et de sa marotte distinctifs, possédait un privilège unique : celui de pouvoir se moquer de quiconque comme bon lui semblait. Volontiers acerbe et ironique, le bouffon incarnait un rôle subversif qui bousculait la sagesse royale et l’ordre établi afin de provoquer l’amusement de la cour.
L’Ensemble Sollazzo revient aux racines de ce personnage complexe, grotesque et corrosif, qui a tant marqué les imaginaires, pour tenter de mieux le comprendre. À travers les œuvres de compositeurs emblématiques du Trecento italien, tels que Niccolò da Perugia, Francesco Landini ou encore Lorenzo da Firenze, se dessinera un portrait musical du bouffon à une époque où celui-ci s’impose dans toute sa dimension politique. Le programme rassemblera diverses pièces faisant écho à cette figure et à ses faits d’armes à la cour, soient des madrigaux et des chansons dont les textes allient visées morales et critiques avec humour.
Un bouffon en Italie
Fondé en 2014, dirigé par la vielliste Anna Danilevskaia et rassemblant des musiciens issus d’horizons variés, l’Ensemble Sollazzo poursuit son exploration du répertoire italien du XIVe siècle. « Confidences d’un fou » s’inscrit dans la droite lignée de leur premier album paru en 2017 Parle qui veut ou de leur portrait de la Florence de 1350 publié en 2020. Un travail audacieux qui permet de redécouvrir avec fraîcheur toutes les subtilités de cette période charnière.
→ Confidences d'un fou au Louvre le 10 janvier 2025
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