Joyce DiDonato à la Maison de la radio : l’American Dream et la French Touch
La mezzo-soprano américaine Joyce DiDonato investit l’auditorium de la Maison de la Radio le 23 février pour un récital pensé en duo avec le chef d’orchestre Pierre Bleuse comme une célébration des compositeurs américains qu’elle affectionne.
Joyce DiDonato a choisi de ne pas choisir : entre le répertoire de ses États-Unis de naissance et le baroque, entre l’opéra contemporain et Rossini, son cœur ne balance pas. Pourquoi s’embarrasser de renoncements à l’un ou à l’autre quand on sait tout faire ? Pas étonnant, alors, que la chanteuse mezzo, qui brille dans ses interprétations de Mozart, Berlioz ou Haendel ait décidé de donner un concert à l’auditorium de la Maison de la Radio où elle met à l’honneur un répertoire plus moderne, entièrement nord-américain, comme un retour aux origines. Avec toujours un bout du cœur en France : après les attentats de Paris en 2015, elle montait le projet In War & Peace : Harmony Through Music, qui explorait en une sélection de morceaux les tréfonds de la guerre… et de la paix possible.
Joyce DiDonato, melting-pot et mille facettes
Dirigée ici par Pierre Bleuse – à la tête de l’Orchestre national de France –, Joyce DiDonato a sélectionné des pièces qui la touchent particulièrement pour cette date parisienne. Au programme notamment, Camille Claudel: Into the Fire un cycle constitué de sept morceaux inspirés de la vie de la mythique sculptrice française, composé par Jake Heggie spécialement pour la chanteuse en 2012.
Comme quoi, encore une fois, Joyce DiDonato aime mêler les genres ; elle y ajoute à cette occasion une pincée de Bernstein, avec l’ouverture du Candide voltairien (version opérette US de 1956) et saupoudre le tout d’un soupçon du Harmonielehre de 1985 par John Adams, travail sur les principes harmoniques et le minimalisme.
Un joyeux programme, porté par sa voix aux aigus parfaits, à la technique infaillible et au timbre velouté. Ses talents de comédienne ne font qu’ajouter à la joie pure qui se dégage de sa présence sur scène ; Joyce DiDonato se saisit des personnages et des morceaux comme s’ils lui étaient présentés pour la première fois. Ainsi, elle fut tour à tour l’Isabella de Rossini, la Donna Elvira de Mozart ou la Grace Kelly de Michael Daugherty et la Meg des Quatre Filles du Docteur March par Mark Adamo. À la Maison de la Radio, elle sera tout simplement elle, Joyce DiDonato.
→ Joyce DiDonato à la Maison de la Radio le 23 février
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