Beethoven salle Gaveau : Ah, Grandioso !

De toutes les œuvres de Beethoven, la 5ᵉ Symphonie est aujourd'hui la plus connue, la plus jouée et la plus interprétée. L'orchestre Lamoureux propose de redécouvrir ce monument de la musique le 3 décembre à la salle Gaveau, sous la direction d'Adrien Perruchon.
Le destin à la porte
Il a fallu quatre notes pour que Beethoven marque à jamais l'histoire de la musique. Trois notes brèves suivies d’une longue : c'est la Cinquième Symphonie. Une œuvre titanesque composée entre 1804 et 1808, mais qui est en réalité le fruit d'une réflexion bien plus longue. On dit même que l'idée lui serait venue en 1795. À sa première exécution, un soir de décembre, rien laissaient présager le succès qu'on lui connaît. Le compositeur, déjà atteint de surdité, joue la Symphonie n°5 lors d'un concert fleuve de quatre heures. Selon la légende, son interprétation était si médiocre qu'il s'est mis l'orchestre à dos. Beethoven aura le droit à une deuxième chance, quelques semaines plus tard, et la magie opère.
On parle d'une œuvre folle, d'auditoire possédé, d'un monument unique. En réalité, le compositeur de Bonn utilise le même modèle que les symphonies de son époque. L'originalité de cette création repose sur cet élémentaire supplémentaire qu'il ajoute : il réutilise le motif initial dans les quatre mouvements en faisant alors une symphonie cyclique et en apportant une dimension dramatique à cette œuvre qui ne cesse de fasciner. Ces quatre notes sont, pour Beethoven « les coups du destin à la porte », l'expression d'un conflit entre l'Homme et l'extérieur. Elles sont le symbole de la destinée humaine.
Sous le signe du romantisme
La Cinquième possède toujours cette aura mythique et mystique et reste la pièce symphonique la plus jouée. Preuve en est : l'Orchestre Lamoureux l'a inclus dans sa saison 2023. Sous la baguette d'Adrien Perruchon, cet ensemble qui occupe une place à part dans le paysage musical français depuis maintenant un siècle et demi, jouera non seulement chef-d'œuvre de Beethoven, mais également l'air de concert Ah, perfido ! interprété par la soprano Myung-joo Lee. L'occasion de se laisser porter dans le tourbillon des émotions proposé par Beethoven, entre tendresse et langueur, amour et fureur. Au programme également de cette soirée placée sous le signe du romantisme : la Symphonie n°3 « militaire » de celle que l'on surnomma « la Beethoven au féminin » : l'Allemande Émilie Mayer et l'une des compositrices les plus prolifiques au XIXᵉ siècle.
→ L'Orchestre Lamoureux salle Gaveau le 3 décembre 2023
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