Lous and the Yakuza à la Cigale : en bande organisée
L’artiste émergente de la nouvelle scène urbaine francophone se produit à la Cigale le 4 février prochain ; l’occasion d’apprécier en petit comité le déploiement de sa musique hybride, entre rap, pop et trap.
Lous and the Yakuza : coup d’épée dans l’ordre établi
La musique française produit régulièrement de nouveaux artistes d’abord unanimement présentés comme des ovnis, avant de les porter aux nues puis, souvent, de les oublier. Rares sont ceux qui dépassent le stade du plébiscite initial pour construire une carrière au long terme, soutenus par une création solide et un univers bien personnel. Lous and the Yakuza est de ceux que l’on imagine durer : son deuxième album, Iota - sorti en novembre dernier - qu’elle défendra sur la scène de la Cigale en février et qui succède au Gore de 2020, pérennise le style ambivalent de la chanteuse belgo-congolaise.
Ce second opus se concentre sur la musicalité, sur les ambiances, sur des sonorités plus complexes, là où Gore mettait en avant la plume acérée de Lous and the Yakuza. Et pour cause, celle qui a été sans domicile à vingt ans, quand ses parents lui coupent les vivres, a des choses à dire, écrit des poèmes en forme de gifles : vie dans la rue, viol, sexisme, rien n’est épargné. Lous and the Yakuza fait partie de cette nouvelle génération de femmes qui ouvre la voie, ne cache plus rien, n’accepte plus la complaisance.
De Bruxelles aux samouraïs
Son explosion internationale quasiment instantanée, préfigurée par ses premières parties de mastodontes à l’image de Gorillaz, Coldplay - pour qui elle ouvre le Stade de France deux soirs de suite - ou Alicia Keys, Lous and the Yakuza la pérennise en choisissant de travailler pour ses deux albums avec le producteur espagnol El Guincho. Déjà responsable du carton El Mal Querer de la pop star mondiale Rosalía, il insuffle à l’œuvre de Lous and the Yakuza des influences entre afrobeat, soul, pose par-ci une touche de r’n’b, par-là un souffle de tropicalia.
La chanteuse, elle, complète le tableau en citant Billy Joel, Kate Bush ou Barbara au sein de son Panthéon personnel. Dans la garde rapprochée, on trouve ses compatriotes Damso, rappeur bruxellois lui aussi en pleine ascension, avec qui elle a collaboré à plusieurs reprises ou l’artiste Hamza, figure de la scène rap bruxelloise. Entourée de ses « yakuzas », nul doute que Lous and the Yakuza ira loin.
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