Marina Viotti à Versailles : Éclats baroques

C’était l’un des moments forts de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet dernier : Marina Viotti, juchée sur un bateau, interprétait le chant révolutionnaire « Ah ! Ça ira » avec le groupe de metal Gojira devant la Conciergerie de Paris. Une collaboration explosive qui n’a néanmoins rien de surprenant pour la chanteuse lyrique franco-suisse de 38 ans. Refusant les barrières entre les genres musicaux, elle s’est ainsi d’abord passionnée pour le metal et essayée aussi au jazz et au gospel.

Un parcours détonnant

Née à Lausanne, Marina Viotti est issue d’une famille qui a la musique dans le sang. Fille du grand chef d’orchestre Marcello Viotti et de la violoniste Marie-Laurence Geneviève Jacqueline Bret, elle a pratiqué dans sa jeunesse la flûte traversière. Mais à l’inverse de ses frères et de sa sœur, tel son cadet Lorenzo, devenu chef d’orchestre, Marina Viotti a préféré à l’étude de la musique celle des lettres. Rattrapée toutefois par la grande passion familiale, elle décide de se consacrer au chant lyrique en partant à Vienne avant de faire ensuite ses grands débuts de soliste à Lausanne. En quelques années seulement, la virtuosité de sa voix chaude de mezzo-soprano a conquis les plus grandes scènes d’Europe, jusqu’à ce qu’elle soit désignée en 2023 artiste lyrique de l’année aux Victoires de la musique classique.

Une passion pour le baroque

Après la Conciergerie, c’est au cœur d’un autre haut lieu de l’Histoire française que l’on retrouvera Marina Viotti. Au château de Versailles, elle interprétera un nouveau récital accompagnée par l’Orchestre de l’Opéra royal sous la direction d’Andrés Gabetta. Ce concert portera sur le baroque italien à travers des compositeurs que la chanteuse affectionne particulièrement. Antonio Vivaldi sera en bonne place, avec plusieurs œuvres, dont deux extraits de son oratorio Juditha triumphans, créé à Venise en 1716 et reprenant le récit biblique de Judith vainquant Holopherne. Figureront aussi au programme la belle antienne Salve Regina composée par Georg Friedrich Haendel en 1707, une autre du Napolitain Nicola Porpora, ainsi qu’un motet de Costanzo Porta. Un concert qui sera comme tout ce que fait Marina Viotti, absolument à part.

→ Marina Viotti à Versailles le 4 novembre 2024