[expo] Baya, Femmes en leur jardin à l'IMA : Jeunes femmes en fleurs

Baya, Sans titre, 1998 © Musée de l'IMA - Philippe Maillard

L’Institut du Monde Arabe offre un hommage puissant à l’œuvre de Baya, artiste algérienne prisée par le Paris d’après-guerre pour ses céramiques et peintures colorées. 

Baya, l’indépendante

Comment évoquer une exposition hommage à Baya – née Fatma Haddad - sans s’attarder sur son histoire, celle d’une toute jeune fille, algérienne orpheline, adoptée par une française ayant fui la guerre, qui deviendra dès son adolescence une star de l’art parisien, avec une première exposition organisée en son honneur à seulement seize ans ?

Baya, par l’entremise de galeristes cotés et du milieu artistique de la capitale - André Breton la nommera « reine de Saba »-, Edmonde Charles-Roux lui dédiera une double-page dans Vogue dès 1947 - fascine par ses céramiques, sculptures et peintures multicolores, représentant la nature luxuriante, les femmes, très justement en leur jardin, les animaux exotiques sous toutes leurs formes.

L’Institut du Monde Arabe présente pour la première fois ses premiers dessins, augmentés d’une matière riche : analyses historiques de ses œuvres, mise en contexte temporel qui rappelle que la production de Baya prend place tout au long de la décolonisation et de l’indépendance de l’Algérie – inclinaison logique, puisque la rétrospective se tient dans le cadre du programme « 2022. Regards sur l’Algérie à l’Institut du Monde Arabe ».

« Femmes en leur jardin » : une rétrospective vibrante

Rose indien et bleu roi font vibrer l’iconographie fourmillante de détails, de matières, transforment les œuvres de Baya en un herbier augmenté, un conte enchanté à dérouler tout au long de l’exposition, qui remonte de 1944 – les fameux premiers dessins – jusqu’aux dernières productions de l’icône en 1998.

Celle qui a perdu ses parents avant ses dix ans tourne autour des thèmes de la nature, de la maternité, de l’enfance sans cesse recherchée et ressuscitée, avant d’intégrer dans son art les motifs musicaux dès les années 60. Dans une volonté de restituer au plus près le parcours de Baya, l’Institut du Monde Arabe propose notamment des conférences et des rencontres, pour mieux comprendre l’impact et l’influence de celle qui deviendra une référence de l’art algérien, et un modèle pour de nombreux artistes.

Exposition Baya, femmes en leur jardin, à découvrir à l'Institut du Monde Arabe jusqu'au 26 mars 2023

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