[expo] Bijoux de scène de la Comédie-Française : Un monde rayonnant de métal et de pierre

Parure bleue composée d'un collier, de boucles d'oreilles et d'un élément de corsage ayant appartenu à Béatrix Dussane, vers 1940, métal argenté, métal doré, verre © Coll. Comédie-Française – Photo : L’École des Arts Joailliers – Benjam

L'École des Arts Joailliers, installée au cœur de l'hôtel de Mercy-Argenteau, récemment ouvert au public, présente une passionnante exposition sur les bijoux de scène de la Comédie-Française.

L'hôtel de Mercy-Argenteau est une des plus anciennes demeures privées construites sur les Grands Boulevards et une des rares à avoir été conservée. Demeurée secrète jusqu’alors, cette maison est désormais celle de l’École des Arts Joailliers et s’ouvre au grand public avec une exposition consacrée aux bijoux de théâtre, quintessence de l’illusion luxueuse et riche attirail, qui donnait l’air vainqueur aux comédiens et ravissait en extase le public qui, comme Baudelaire, « aime à la fureur les choses où le son se mêle à la lumière ».

L’âge d’or du théâtre français

L’aménagement de l’intérieur de l’hôtel particulier a été confié à Constance Guisset, designer, architecte d’intérieur et scénographe, et le public peut flâner dans les espaces entièrement dédiés au bijou. L’exposition inaugurale, dont Agathe Sanjuan, ancienne directrice de la bibliothèque-musée de la Comédie-Française est la commissaire, présente une centaine d’accessoires, œuvres d’art et documents permettant de retrouver les grands interprètes de la scène française et les extraordinaires ornements leur permettant de briller davantage encore que par leur seul talent.

Du toc et du génie

La couronne de lauriers en métal doré de Talma offerte par Napoléon, son ami et son admirateur, le diadème orné de camées de Rachel, la Grande, le pectoral aux cabochons de verre que portait Mounet-Sully dans Athalie, ainsi que son glaive d’apparat, la broche réalisée par René Lalique pour Sarah Bernhardt et sa sublime bague à la pierre bleue : tout est en toc et tout est magnifique. La perfection des objets révèle le génie des artisans (ainsi les strass montés sur ressorts pour que la couronne scintille de loin en accrochant la lumière). Si le voyage dans le temps, du XVIIIe siècle à la Belle Époque, en passant par le Romantisme et l’Orientalisme, est passionnant, l’intérêt de cette exposition est aussi de rappeler que les arts vivants convoquent autant d’artistes en coulisse que sur la scène.

Exposition Bijoux de scène de la Comédie-Française, à découvrir jusqu'au 13 octobre 2024 à l'École des Arts Joailliers - Grands Boulevards

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