[expo] Ken Domon : le réalisme nippon à l'honneur
La Maison de la culture du Japon à Paris propose, depuis le 26 avril et jusqu’au 13 juillet, une exposition évènement autour de la production de Ken Domon, qui aura donné le ton de la photographie réaliste japonaise.
Ken Domon, le Japon sans fards
Pourquoi a-t-on attendu si longtemps pour présenter sur le sol français une exposition exclusivement consacrée au photographe Ken Domon, monstre sacré japonais du réalisme ? Qu’importe la réponse ; l’important est qu’enfin, la Maison de la Culture du Japon à Paris déploie près de quarante ans de photographies racontant l’histoire du pays du soleil levant.
Face à l’objectif de celui qui fut le pionnier du courant réaliste : des temples et des sculptures bouddhiques, des gamins des rues… Et puis ce reportage phare, sobrement nommé Hiroshima, produit en 1958, qui montre ces enfants qui jouent devant les ruines de la ville dévastée par la bombe atomique.
Car Ken Domon s’est attaché aux vivants, qu’ils travaillent dans les villages miniers au sud du Japon ou qu’ils soient des célébrités dans leur pays, à l’image de ces portraits de Foujita, de Tarô Okamoto, des écrivains Tanizaki ou Mishima, des cinéastes comme Yasujirô Ozu. Aucun misérabilisme chez Ken Domon, seulement de l’observation, au travers de la centaine de photographies proposées ; et c’est bien cela qui permet au spectateur de saisir au plus près la culture japonaise dans toute sa complexité. Selon la commissaire de l’exposition, Rossella Menegazzo, professeure d’histoire de l’art de l’Asie Orientale à l’Université de Milan, « dans les années 1950, Domon et sa génération ont préparé le terrain pour la génération suivante d'artistes, plus célèbre, qui a pu s'exprimer plus librement. Il fait aussi partie des premiers photographes japonais à avoir été exposés aux côtés de leurs homologues étrangers dans l’archipel. »
Toutes les nuances de l’Empire
Elle poursuit : « Le travail de commissariat n'était pas si simple car la production de Domon est très étendue, à la fois chronologiquement (de 1935 aux années 1970) et thématiquement (architecture, portraits, scènes de rue…). Pour réaliser une première exposition monographique exhaustive, il était nécessaire de sélectionner des photos traduisant l'évolution de sa pensée, qui reflète aussi l’environnement social et les progrès techniques de l'époque. » Une fenêtre précieuse sur le Japon, donc.
Exposition Ken Domon à découvrir à la Maison de la Culture du Japon à Paris jusqu'au 13 juillet 2023
Partager cet article sur :
Nos derniers articles
Trente ans après sa découverte, la grotte Chauvet se dévoile à la Cité des Sciences et de l’Industrie qui invite à découvrir « l’aventure scientifique » que constitue son exploration par des chercheurs de disciplines variées.
Grand nom de l’art moderne brésilien, Tarsila do Amaral est à l’honneur cet automne d’une exposition au Musée du Luxembourg qui révèle toute l’importance de cette artiste.
Le Musée du Petit Palais expose l’œuvre du suédois Bruno Liljefors, encore méconnu en France, depuis le 1er octobre et jusqu’au 16 février. Une plongée en forme de bestiaire dans la nature sauvage suédoise.
Dans le hall Defrasse de la passionnante Cité de l’Economie (Citéco), une belle rétrospective de l’œuvre de Janine Niépce montre les femmes au travail. Vibrant hommage au deuxième sexe.