[expo] Les Chevaux de Géricault au Musée de la Vie romantique : Un véritable dada

Le Musée de la Vie romantique explore avec l’exposition « Les Chevaux de Géricault » la fascination du peintre romantique pour ces animaux à part.
L’auteur du célèbre Radeau de la Méduse vouait une véritable passion aux chevaux. Plus qu’un simple hobby, cette obsession fut fortement liée à sa vie, causant même sa mort à seulement 32 ans suite à plusieurs chutes. Théodore Géricault, dont on célèbre cette année le bicentenaire de la disparition, apparaît sous un jour nouveau grâce à l’exposition que lui consacre le Musée de la Vie romantique. Riche d’une centaine d’œuvres, elle dévoile à travers plusieurs thématiques toute la diversité du rapport esthétique entretenu par l’artiste dans l’observation des chevaux.
Animal politique
À l’âge de 21 ans, Théodore Géricault fait grande impression en exposant au Salon de 1812 son premier tableau, Portrait équestre de M.D. Cette toile faisant la part belle à un fascinant cheval cabré est nourrie par de nombreuses études, dont une esquisse est présentée ici. Elle démontre le rôle central qu’occupe cet animal dans l’œuvre du peintre romantique. Tel ce cheval saisi en pleine bataille, les équidés revêtent une dimension politique qui témoigne des ravages des guerres napoléoniennes. Un autre cheval blanc cabré apparaît, plus majestueux et vif encore : c’est le cheval favori de l’empereur.
Le cheval dans tous ses détails
Se tournant vers les écuries, le parcours montre comment Géricault y trouvait son inspiration. Il pouvait y observer les chevaux dans leurs moindres détails et spécificités, nourrissant ses études et peintures sur le motif. L’artiste décrit ainsi toute la trivialité de leur quotidien dans de surprenantes œuvres qui représentent aussi bien leur poitrail que leur croupe, et leur confèrent même des caractéristiques de la psychologie humaine.
C’est à Rome et à Londres que l’on retrouve ensuite Géricault. Marqué par une course de chevaux sauvages en Italie, il en fait un symbole d’une liberté entravée. Tandis qu’en Angleterre, le milieu privilégié des chevaux de course est autant dépeint que la place laborieuse dans la révolution industrielle de leurs congénères moins fortunés. La mort cruelle à laquelle sont confrontés ces derniers introduit enfin au motif de l’achèvement de la vie des chevaux que traite avec compassion le peintre. Chevaux abattus sur le champ de bataille, épuisés, étendus sans vie, peuplent ces éloges funèbres, l’artiste les accompagnant jusqu’au dernier souffle.
Exposition Les Chevaux de Géricault, à découvrir au Musée de la Vie romantique jusqu'au 15 septembre 2024
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