[expo] Modigliani, Un peintre et son marchand à l'Orangerie : L'œil du galeriste

Modigliani, La Belle Irlandaise © Courtesy of the Cleveland Museum of Art

Au musée de l’Orangerie, une exposition éclaire l’importance de la relation entre Amedeo Modigliani et le galeriste Paul Guillaume, dont la collection est au cœur de l’institution du jardin des Tuileries.

Après avoir abordé au printemps dernier les liens de Matisse avec le milieu de l’art, le musée de l’Orangerie s’intéresse à une autre grande figure du début du XXe siècle, Amedeo Modigliani, cette fois à travers le prisme de ses rapports avec son marchand Paul Guillaume.

Arrivé en France en 1906, l’artiste italien devient l’un des acteurs principaux de l’École de Paris, mêlant progressivement la sculpture à sa pratique picturale. En 1914, sa rencontre avec le jeune galeriste Paul Guillaume, qui le représente à partir de l’année suivante, se révèle décisive. Les différents portraits de Paul Guillaume par Modigliani ouvrant l’exposition prouvent d’ailleurs l’importance de leur relation et ce qu’elle peut même susciter d’espoir.

Plus qu’un simple lien d’artiste à son marchand, leurs échanges s’avèrent divers et marqués par un respect mutuel et un soutien renouvelé, au travers entre autres de la revue de Paul Guillaume, Les Arts à Paris, mais surtout par le partage d’un goût commun pour la poésie comme pour les arts extra-occidentaux. Reconstituant tour à tour les différentes adresses du galeriste, l’exposition recrée notamment un tête-à-tête entre les sculptures en pierre de Modigliani et des statues africaines qu’exposa Paul Guillaume et qui inspira l’artiste.

Une fidélité durable

Tous deux fréquentent les milieux artistiques et littéraires de Montmartre comme de Montparnasse, dont Modigliani fait le portrait de nombre de ses membres. On y retrouve la journaliste britannique Beatrice Hastings, qui fut sa compagne et sa muse, le poète Max Jacob, à l’origine de la rencontre avec Paul Guillaume, ou encore le peintre et ami Moïse Kisling.

Si Modigliani a ensuite pour marchand le Polonais Léopold Zborowski, Paul Guillaume ne reste jamais loin. Il vend ainsi notamment plusieurs nus féminins et des portraits que l’artiste, en mauvaise santé et fuyant le Paris attaqué par les Allemands, réalise sur une Côte d’Azur qui éclaircit sa palette. Devenu l’un des galeristes les plus influents de Paris, Paul Guillaume ne cessera de mettre en avant Modigliani, même après sa mort en 1920, assurant sa renommée posthume. Comme une manière de rappeler qu’une œuvre se poursuit toujours à travers le regard des autres.

Exposition Modigliani, Un peintre et son marchand au Musée de l'Orangerie, à découvrir jusqu'au 15 janvier 2024

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