[expo] Mon ours en peluche au Musée des Arts Décoratifs

Roi des animaux déchu devenu ami des enfants en passant du poil à la peluche, l’ours installe sa tanière au Musée des Arts Décoratifs. Plongée dans l’histoire d’une domestication réussie !
En 1902, à la suite d’une chasse pendant laquelle il refusa de tirer sur un ourson sans défense, le président américain Theodore Roosevelt offrit un prénom et une nouvelle identité à l’animal : Teddy Bear était né, grâce à Morris Michtom, qui créa un jouet au succès commercial immédiat. La même année, Margarete Steiff et son neveu Richard inventèrent en Allemagne le premier ours en peluche articulé, faisant de la bestiole un best-seller. Après avoir hanté les cauchemars et les cavernes du Paléolithique, comme le remarque Michel Pastoureau, l’ours s’installe dans les lits et les rêves des enfants, voire des adultes, qui lui conservent attachement et caresses.
Ami universel
Qu’ils s’appellent Winnie, Paddington, Petit Ours Brun, Bisounours, Néné, Boucle d’or (joie de la métonymie) ou Martin, les ours deviennent objets transitionnels, supports projectifs, auxiliaires de soin dans les zones de guerre, sources d’inspiration pour les artistes (comme Annette Messager, Benoît Pièron ou Carole Benzaken), ou substituts à la fourrure naturelle dont on ne veut plus faire les manteaux (ainsi la veste douillette imaginée par Jean-Charles de Castelbajac en 1988). Anne Monier Vanryb, conservatrice au MAD, assure le commissariat de cette exposition passionnante, où l’on peut même faire des câlins aux peluches trop mignonnes des cafés du quartier des Gobelins !
Star internationale
Des premières salles qui présentent l’histoire des relations ancestrales entre l’homme et la bête jusqu’au Boudoir Peluchoir immersif de Charlemagne Palestine, on navigue entre les anonymes et les stars, habillés par de grands couturiers ou immortalisés par la publicité et le cinéma. On mesure alors le chemin accompli depuis les féroces compagnons des montreurs d’ours jusqu’à l’ourson Cajoline qui rend le linge plus moelleux, ou le gentil Tamalou, qui rassure les enfants hospitalisés. Une exposition pour petits et grands où chacun retrouve souvenirs, joies et angoisses consolées des premiers âges.
Exposition Mon ours en peluche, à découvrir au Musée des Arts Décoratifs jusqu'au 22 juin 2025
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